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lundi 8 mai 2023

Safari pédestre autour des lacs de la Coudoulière

Date : 4 mai 2023 - Durée : 4 heures (14h15 - 18h15)

Ce matin du 4 mai, je reçus sur mon smartphone un MMS de Jean-Paul me demandant quel était le nom de l'échassier figurant sur la photo jointe au message. Je lui répondis que c'était une échasse blanche et me mis en quête d'organiser dans l'après-midi, un circuit photos autour du lieu où elle avait été aperçue.

En cherchant dans mes archives je constatai que la dernière photo prise de ce petit échassier remontait à juin 2012, d'où l'intérêt suscité par cet évènement inhabituel. 

Donc, comme dit plus haut, départ du domicile à 14h15. 

A peine sorti de chez moi, sur le mur crépi de l'immeuble était posé un insecte ailé. Photographies rapides au flash de l'insecte vu de dessus et latéralement pour identification.

Grâce à la présence d'une écaille plate et dressée, située entre le thorax et l'abdomen, on peut dire que nous sommes en présence d'une fourmi ailée. Appartenant au même ordre (Hymenoptères) que les abeilles et les guêpes, cette fourmi gâte-bois (Camponotus ligniperda) affectionne les troncs d'arbre en décomposition.

Camponotus ligniperda (vu de dessus)

Camponotus ligniperda (vu latérale)

Il ne s'agit pas de se laisser distraire par du menu fretin, aussi intéressant soit-il, donc direction le lac long où a été vu le petit échassier.

L'échasse blanche est bien là, en train de picorer le gazon sur lequel vit un microcosme constitué d'insectes et d'autres petits animaux. Elle ne semble pas perturbée par le passage sur la route des véhicules passant à quelques mètres d'elle. Je reste sur le trottoir, de l'autre côté de l'avenue du Lac, pour ne pas l'effrayer et la photographier en utilisant le zoom à outrance. Impassible, elle continue à chercher pitance dans l'herbe, se déplaçant vivement grâce à ses longues pattes.

Ce sont deux douzaines de photos de bonne facture que je pris du petit échassier connu sous le nom scientifique de Himantopus himantopus.

Himantopus himantopus

Himantopus himantopus ayant capturé un lombric

Continuons l'exploration. Direction le bout du lac, là où il y a une source l'alimentant. 

Une cane colvert (Anas platyrhynchos) surveille ses cinq petits canetons qui fouillent vivement la vase de surface riche en planctons. Elle a fort affaire avec ses rejetons turbulents qui s'éloignent d'elle, sans se soucier des dangers qui peuvent survenir à tous moments.

Maman Anas platyrhynchos a fort affaire avec ses cinq canetons

Anas platyrhynchos femelle avec un de ses canetons

Un mouvement dans l 'eau. S'agirait-il d'un gros black-bass attiré par le bruit que font les canetons sur l'eau ? En fait ce sont des grosses carpes koï qui, elles aussi, farfouillent la vase pour se nourrir.

Carpe koï blanche et rouge

J'enjambe le ru pour contourner le lac long et entamer le retour par le chemin de berge. Deux tortues de Floride (Trachemys scripta) se prélassent au soleil. Ayant entendu le crissement de mes chaussures sur le gravier, elles lèvent la tête pour apprécier la nature du danger... puis continuent à somnoler et faire bronzette !

Trachemys scripta se prélassant au soleil

A mi-chemin, des goélands leucophées (Larus michahellis) s'agitent sur l'eau comme pour se débarrasser du sel marin déposé sur leurs plumes lors de leurs activités en mer.

Larus michahellis s'agitant sur l'eau

Me voilà arrivé près des deux ilôts. Là il y a toujours des couples de colverts (Anas platyrhynchos), des canards de Barbarie (Cairina moschata) et une multitude de pigeons bisets (Columba livia) qui s'avancent vers les promeneurs pour quémander un bout de pain.

Anas platyrhynchos mâle

Couple de Cairina moschata

Les volatiles n'insistent pas car je n'ai pas d'aliments pour eux. D'ailleurs un panneau informatif indique qu'il est interdit de nourrir les animaux et qu'elles en sont les raisons.

Je traverse l'ancien chemin vicinal de la Coudourière (avec deux R s'il vous plaît) et me retrouve sur le petit pont en bois. Là des demoiselles (entendez des odonates zygoptères !) se réunissent sur les roseaux pour s'accoupler. Ce sont principalement des agrions élégants (Ischnura elegans) reconnaissables à l’extrémité de leur abdomen, marqué de bleu ciel lorsqu'ils sont arrivés à maturité.

Ischnura elegans mâle

Ischnura elegans femelle

Alors que je me trouvais sur le pont en train de photographier ces charmantes demoiselles, surgit un serpent brun et noir d'environ 1m20 qui se faufila entre les nymphéas et pénétra dans le massif de roseaux où il disparut. C'était une couleuvre à collier (Natrix helvetica), bonne nageuse et bonne chasseuse à la recherche de proies, dans la végétation le long des berges ou dans l'eau.

Natrix helvetica se déplaçant sur les nymphéas

Natrix helvetica (détail)

De l'autre côté du pont, une gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), ignorant le danger tout proche, avait quitté les roseaux où elle avait nidifié, pour aller se nourrir de graines.

Gallinula chloropus cherchant des graines au sol

Tournoyant dans le ciel, des échassiers non identifiés cherchaient dans les grands arbres des branches hautes où se poser. Il y avait de fortes chances pour qu'ils aillent se poser sur les arbres face au Rouveau. Je décidais alors de partir sur ma gauche et emprunter la berge extérieure du lac de l'anneau.

Chemin faisant, je croisais les habituels pigeons domestiques (Columba livia) que côtoyait un pigeon blanc bagué.

Columba livia blanche baguée

Mêlées aux pigeons domestiques, des tourterelles turques (Streptopelia decaocto) étaient venues chercher des graines sauvages dissimulées dans la pelouse verdoyante.

Streptopelia decaocto

En scrutant les cimes des arbres, je remarquais deux gros pigeons haut perchés. Ce n'étaient pas des pigeons domestiques mais des pigeons ramiers (Columba palumbus). Ils se tenaient dans l'ombre des feuillages, à peine éclairés par les rayons obliques du soleil.

Columba palumbus perché sur une branche

Columba palumbus (détails de la tête)

Chemin faisant j'arrivais près des grands arbres où avaient habitude de se reposer les grands échassiers, lors de leurs migrations. Plusieurs oiseaux étaient posés sur les branches majeures. Les sujets étant éloignés, je pensais avoir affaire à des hérons pourprés (Ardea purpurea), mais dès la première photo obtenue au zoom maxi, je reconnus les bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax).

Ils se tenaient par petits groupes, sur les plus hautes cimes des arbres, de telle sorte qu'on pouvait les apercevoir de loin. Ces oiseaux-là sont d'une méfiance inouïe. Il suffit que l'un de leurs congénères donne l'alerte pour que tout le groupe s'envole ! De plus ils sont attaqués par des corneilles noires (Corvus corone), territoriales, qui les font fuir !

Néanmoins, malgré ces aléas et la distance de prise de vues, je pus faire une dizaine de photos exploitables car jusqu'à présent je n'avais photographié que des individus isolés, la dernière photo d'un bihoreau gris remontant à avril 2015.

Nycticorax nycticorax haut perchés

Nycticorax nycticorax adulte (à gauche) et juvénile (à droite)

Satisfait d'une après-midi riche en évènements, je regagnais mon domicile. 

Arrivé à quelques mètres de chez moi, je remarquais un cousin (pas germain) de l'espèce Tipule à lunule (Tipula lunata) reconnaissable à la tache blanche sur ses ailes. Ce diptère a l'apparence d'un gros moustique, mais rien à craindre, ce n'est pas un insecte piqueur.

Tipula lunata a l'apparence d'un gros moustique

Tipula lunata (gros plan)

Voilà, mon périple touche à sa fin. Il aura duré 4 heures. Je l'ai débuté avec un insecte et je le clos avec un autre insecte, ainsi on peut dire que la boucle est bouclée... 

Photos : RHP Collection

samedi 21 janvier 2023

Les maladies du pigeon

Les maladies du pigeon... et comment y remédier. 

De la famille des Columbidés, le Pigeon biset (Columba livia) peut être considéré comme l'ancêtre du pigeon domestique, particulièrement bien connu et abondant dans nos villes et nos villages. Peu farouches, ils se laissent approcher dès l'instant où on leur jette des graines ou des miettes de pain, ce qui les rend sympathiques.

Pigeon sain (photo RHP Collection)

Contrairement à d'autres Columbidés tels les Pigeons ramiers ou les Tourterelles qui nidifient dans les arbres, les Pigeons bisets élisent domicile dans les structures d'habitation où ils construisent un nid rudimentaire. De ce fait ils occasionnent des dégâts dans les bâtiments car leurs déjections fort corrosives peuvent attaquer toitures et façades, ronger la pierre et le zinc, et dégrader les éléments architecturaux des édifices... sans parler des nuisances olfactives émanant des fientes, lesquelles sont porteuses de germes pouvant être inhalés.

Pigeons nidifiant (photo RHP Collection)

Quoiqu'il en soit, les Pigeons sont vecteurs d’un grand nombre de maladies. Cependant, toutes ne sont pas transmissibles à l’Homme. C’est notamment le cas du coryza (n1) ou de la trichomonose (n2). Dans les élevages de Columbidés et dans les pigeonniers, une bonne gestion parasitaire de leurs hôtes doit s'instaurer pour éviter la propagation de ces maladies. Les pigeons vivant en liberté échappent hélas à tous ces contrôles.

Comment reconnaître qu'un pigeon est en bonne santé ou pas ?

S'il est constamment en train de s'épouiller, c'est qu'il est parasité par des Acariens, des Mouches plates, des Mouches molles et autres parasites. Son plumage, au lieu d'être lisse avec des reflets irisés, est de couleur terne, sale, avec des plumes aux extrémités qui s'effritent. Les caroncules de son nez, à la base supérieure du bec, paraissent boutonneuses.

Pigeon s'épouillant (photo RHP Collection)

Plumes effritées (photo RHP Collection)

Nez infecté (photo RHP Collection)

Lorsqu'on s'approche de lui, le pigeon ne s'enfuit pas immédiatement et va se poser un peu plus loin.
Ce sont là des signes évidents que le pigeon est malade. 

Quels sont les parasites des pigeons ?

Ce sont principalement des diptères piqueurs de la famille des Hippoboscidae qui parasite les oiseaux (pigeons et oiseaux sauvages). De forme aplatie, ils mesurent environ 8 mm. Leurs pattes velues sont terminées par des griffes crochues leur permettant de s'accrocher à leur hôte. Contrairement aux Moustiques dont seule la femelle suce le sang, les Mouches plates du pigeon, mâles et femelles sont des ectoparasites hématophages qui vivent sur leur hôte tout en leur suçant le sang. Ornithomya avicularia est une mouche piqueuse parasite du Pigeon, qui vit surtout dans le Sud de la France et qui peut piquer l'Homme. On peut la confondre avec Pseudolynchia canariensis, appelée aussi Mouche du pigeon, et qui possède les mêmes moeurs.

Ornithomya avicularia posée sur une vitre (photo RHP Collection)

C'est ce diptère que j'ai photographié, posé sur la vitre de ma loggia fermée. La loggia voisine étant ouverte et les résidents absents depuis de nombreux mois, des pigeons y ont élu domicile et nidifié. Nul doute que la mouche plate du pigeon que j'ai photographiée parasitait les pigeons tout près de chez moi.

Ornithomya avicularia face dorsale (photo RHP Collection)

La Tique du pigeon (Argas reflexus) (5) appelée aussi « tique molle » est un parasite de très petite taille qui se propage grâce aux pigeons qui les transportent.

Argas reflexus (photo du site italien Disinfesta)

Les Pigeons infectés qui se posent aux abords des fenêtres, balcons et sur les toits des habitations perdent la tique qui vient ensuite élire domicile dans les combles, greniers et pièces de l’appartement. La Tique du pigeon est différente de celle que vous êtes susceptible d’attraper en vous promenant dans les herbes hautes des champs et forêts. Dangereuse pour l’animal, la Tique du pigeon s’en prend également à l’être humain et peut représenter un véritable danger pour ce dernier. En effet, cette Tique molle est porteuse et vectrice de virus et bactéries pathogènes pour de nombreux animaux et aussi pour l’Homme (6).

Le Pou rouge (Dermanyssus gallinae) est l'acarien ectoparasite hématophage le plus courant chez les Pigeons. Les Poux rouges peuvent être nocifs pour la santé des pigeons car outre la transmission des maladies, ils provoquent des démangeaisons, une perte de plumes et, dans le pire des cas, une anémie. Il s'est avéré que les poux rouges sont un réel danger pour l’homme et un risque pour sa santé. En premier lieu ils convoiteront le sang de vos pigeons, mais aussi celui de tous les vertébrés au sang chaud... y compris le vôtre ! (4)

Dermanyssus gallinae (photo site WikiMedia Commons)

Comme le Pou rouge, le Pou broyeur (Menopon gallinae) est un ectoparasite courant chez les pigeons. La grande différence entre les deux est que les Poux broyeurs se nourrissent des protéines présentes sur les plumes des pigeons et ne sucent donc pas leur sang.

Menopon gallinae (photo site ResearchGate)

La gale déplumante chez le pigeon (8) est due à la multiplication dans les follicules plumifères d'un acarien microscopique "Cnemidocoptes laevis". Le parasite excrète une salive irritante qui provoque des démangeaisons. L'irritation de la peau provoque alors la formation dans le follicule, donc autour du pivot de la plume, d'un petit manchon d'un blanc feutré qui peu à peu distend le follicule. La peau prend alors un aspect verruqueux, granuleux, d'un blanc grisâtre, plus ou moins gras et malodorant.

Quant à la pseudo-gale, elle est due à l'acarien Falculifer qui provoque des cassures des plumes tectrices à 1 ou 2 mm de la peau. Ce parasite vit sur les plumes, le long du rachis.

La présence de vers intestinaux chez les pigeons ne peut être découverte qu'après un examen des selles chez le vétérinaire, lequel pourra déterminer si les pigeons sont infectés ou non.

Les pigeons peuvent-ils être infectés par le virus de la grippe aviaire ? 

En principe oui car tous les oiseaux en général peuvent être porteurs du virus H5N1. Toutefois les spécialistes pensent que les oiseaux d'eau sont plus exposés, car le virus influenza survit bien dans l'eau et résiste moins sur la terre. D'ailleurs très peu de cas de mortalité liés à l'influenza aviaire ont été recensés chez les Columbidés, ce qui nous amène à dire que l'infection par le virus H5N1 chez le pigeon est marginale.

Quelles sont les maladies du pigeon transmissibles a l'homme ?

La chlamydiose (1) encore appelée psittacose ou chlamydiophilose est une maladie due à la bactérie Chlamydiophila psittaci. Cette affection touche les oiseaux, et en particulier les Psittacidés (aras, perruches, perroquets, etc) et les Pigeons. Il s'agit également d'une zoonose grave car la maladie est transmissible au chat et à l'homme. Chez l’homme, elle cause un syndrome grippal grave, qui ne passe pas sans un traitement antibiotique adapté. C’est en partie pour cela que cette maladie doit être détectée précocement et être réellement prise au sérieux.

La paratyphose (2) s'apparente à une salmonellose. Il s’agit d’une infection que l’on retrouve chez beaucoup d’espèces et qui peut présenter plusieurs formes : articulaire, génitale ou intestinale. La transmission de cette infection se fait par contact direct avec l’animal malade, ou par contact avec ses déjections ou avec de l’eau et de la nourriture contaminée. Les symptômes sont nausées, vomissements et maux de tête, symptômes comparables à ceux de la gastro-entérite. Une consultation chez le médecin est donc conseillée en cas d’infection.

L’histoplasmose (2), maladie du pigeon bien connue car étant transmissible par les chauves-souris, est une infection respiratoire dangereuse. Cette dernière est causée par le champignon Histoplasma capsulatum à la suite de l’inhalation de fientes de pigeons infectés. Les symptômes sont fièvre, fatigue et douleur dans la poitrine. Malgré ces symptômes effrayants, soyez rassurés car la plupart des patients touchés par l’histoplasmose sont asymptomatiques. En cas d'apparition de ces symptômes, il faut consulter un médecin rapidement.

La cryptococcose (9) est une infection produite par le champignon Crytococcus neoformans q'on trouve trouve dans les fientes des pigeons. Les êtres humains peuvent la contracter dans les endroits où ils ont été en contact avec les dites fientes, comme près de leurs nids ou près d'un pigeonnier. Les symptômes développés par une personne touchée par la cryptococcose sont toux, fièvre, maux de tête, photo-sensibilité, rigidité au niveau du cou, torsion du cou et méningite. Dans les cas les plus graves, une personne atteinte de cryptococcose peut présenter une infection pulmonaire couplée à de la toux avec du sang, de la fièvre et un mal-être généralisé.

De nombreux microbes (bactéries, levures, virus, etc.) (3) peuvent être hébergés par les pigeons, comme par toute espèce animale d'ailleurs. Les plus fréquemment isolés chez les pigeons d’élevage sont les salmonelles (Salmonella tiphymurium var Copenhaguen) et les levures (Candida albicans).

Quels traitements pour éviter la prolifération des parasites du pigeon ?

Dès l'apparition des symptômes, il convient de déterminer la cause de l'infection et la traiter. Cela est vrai pour les pigeons en élevage ou présents dans les colombiers, mais perd tout son sens dès qu'il s'agit d'animaux vivant en liberté.

Comment réduire la prolifération des Pigeons bisets vivant en liberté ?

Il fut un temps où, dans le domaine de la Coudoulière, l'ASLG avait procédé à l'éradication des pigeons. C'était en 2010. Un exterminateur avait été mandaté et débarrassé les lieux d'un grand nombre de pigeons en les euthanasiant après capture. Ceux qui ont réussi à éviter les pièges mis en place se sont multipliés, et quelques années plus tard, la population de pigeons était revenue à son point de départ. 

Il faut savoir qu'un couple de pigeons peut mener à terme trois couvées par an (de février à octobre) et qu'un nid contient en moyenne 2 oeufs. Sachant que la durée de vie d'un pigeon est de 5 à 10 ans, je vous laisse imaginer le nombre d'individus issu d'un seul couple en une décennie...

Il existe des procédés pour empêcher les pigeons et autres oiseaux de se poser sur les rebords des fenêtres, sur les rambardes de sécurité des loggias et sur les promontoires où ils pourraient nicher. Il s'agit de pics en inox appelés pics anti-pigeons, vendus en réglettes de 50 cm, dont le but est d'empêcher les Columbidés de se poser et de nidifier. Le hic, c'est que les volatiles iront là où ces dispositifs sont inexistants et continueront à procréer. 

Pics anti-pigeons (photo site Excellium antinuisibles)

Il existe une solution écologique à la surpopulation des pigeons en milieu urbanisé. C'est la mise en place d'un pigeonnier dit contraceptif (7), posé sur un mât, en un lieu où les pigeons aiment à se rassembler.

Pigeonniers contraceptifs sur mâts  (photo montages)

L’objectif est de maîtriser le nombre des pigeons plutôt que de les détruire par des procédés coûteux dont l'efficacité reste à démontrer, et ce tout en contrôlant leur état sanitaire. La méthode consiste à regrouper les pigeons dans un pigeonnier où ils trouveront une nourriture saine et où seront concentrées leurs déjections. La régulation des naissances se fait en remplaçant les œufs par des leurres en plastique (n3) et la veille sanitaire en évacuant les oiseaux malades pour éviter toute transmission des germes. 

Ce système écologique a l'avantage de maintenir dans de bonnes conditions la vie animale en milieu urbain ou urbanisé, tout en conciliant les colombophiles et ceux qui, pour diverses raisons, n'aiment pas les pigeons.

Ajout du 21 janvier 2023

Vu  sur des balcons de copropriété près des lacs, des épouvantails en forme de corneille ou de corbeaux pour repousser les couples de pigeons et éviter qu'ils nidifient. Astucieux quand on sait que ces corvidés au plumage noir sont des prédateurs qui n'hésitent pas à se nourrir des oeufs et aussi des pigeonneaux encore au nid !

Corneille noire en métal pour effrayer les pigeons voulant nidifier

Autre épouvantail en forme de corneille en vol pour écarter les pigeons

Autres épouvantails associés à des CD reflétant la lumière du soleil

Répulsif à ultrasons pour éloigner les pigeons

Associés à ces épouvantails, des CD pendus au plafond et émettant des éclats lumineux au gré du vent, s'ajoutent à la panoplie des éléments utilisés pour effrayer les pigeons. Il existe aussi des répulsifs à ultrasons alimentés par électricité... mais gare aux animaux de compagnie se trouvant dans le périmètre d'action de l'appareil !

Sources :
(1) Site Wanimo Veto (wanimo.com)
(2) Site canadien Eexterminateur
(3) Site de Hydeal-hygiene
(4) Site de Finecto
(5) Site de FlashGuards
(6) Site de DKMexperts
(7) Site de Hellopro
(8) Site de Apdcanari
(9) Site de Planète Animal

Notes :

(n1) Qu'il s'agisse du coryza sec ou du coryza humide, ce ne serait pas une maladie mais un syndrome caractérisant un problème d'ordre respiratoire. Les symptômes de ces deux formes de coryza seraient dues à de l’herpesvirose ou à de l’ornithose, maladies nécessitant chacune un traitement spécifique.
(n2) La trichomonose est une maladie très fréquente chez le pigeon. Elle est causée par un parasite invisible à l'œil nu (Trichomonas columbae), qui est un protozoaire muni de flagelles lui permettant de se déplacer.
(n3) Opération à réaliser au maximum une semaine après la ponte. Ainsi les  couples  de pigeons, très fidèles en amour, couveront les leurres en plastique à tour de rôle pendant une vingtaine de jours avant de les abandonner. Penser tout de même leur laisser un ou deux bébés pigeons par an pour éviter que leurs parents ne désertent le pigeonnier.

dimanche 7 novembre 2021

Les charançons de la Coudoulière

Premier jour d'octobre, j'emprunte l'escalier qui relie le parc de la Méditerranée à la Maison de la Mer. Là, collée sur le muret, une bestiole de 8 mm que j'identifie comme étant un coléoptère. Prises de vue du dessus et sur le côté de l'insecte, puis direction vers l'ordinateur de bureau afin de télécharger les photographies prises.

L'identification n'est pas aisée à cause du rostre court. Cependant la forme des antennes m'oriente vers la famille des Curculionidae. Après un passage obligé sur la Galerie du Monde des Insectes, j'identifie cette espèce de charançon comme étant un Otiorhynchus aurifer. En latin, "aurifer" se traduit (mais vous l'aviez deviné) par "aurifère", c'est-à-dire "qui produit de l'or". En fait, ses élytres de couleur sombre sont parsemées de squamules dorées brillant au soleil... mais résolument ternes en ce jour grisâtre d'automne.

Otiorhynchus aurifer

Le lendemain, muni d'une éprouvette, je décide de retourner à l'endroit où j'avais découvert l'insecte, dans l'espoir de le capturer, lui ou l'un de ses congénères, afin de l'examiner sous toutes les coutures... A sa place je découvris un autre charançon, de même taille, au rostre court lui aussi, mais de couleur marron avec des squamules brunes, blanches et grises.

Cette espèce est commune en France méditerranéenne et a pour nom scientifique Strophomorphus porcellus, et pour nom vernaculaire le "charançon pourceau". Etrangement, avec le téléobjectif, la tête du charançon observé ressemble plus au museau d'une souris qu'au groin d'un pourceau ! Mais je pense que son nom vient de la couleur de son corps et de son apparence générale.

Strophomorphus porcellus

Toujours en automne, un charançon mesurant 1 à 2 cm, se rencontre en Europe continentale et autour du bassin méditerranéen. C'est le charançon de la mauve. Son corps, de couleur jaune tirant sur le roux, est revêtu de poils duveteux. Le mâle possède un rostre de même couleur que le corps alors que celui de la femelle est noir et brillant. A noter que Lixus angustatus vit sur les mauves, ce qui explique son nom vernaculaire.

Lixus angustatus

Un autre charançon de la mauve. Il s'agit de Lixus pulverulentus ou "Lixe poudreux" dont le corps est recouvert d'une pulvérulence jaune, tantôt parsemé de brun ou de jaune sombre. Même grandeur que le précédent (12 à 18 mm) et bien présent sur le pourtour méditerranéen. A noter que le rostre de la femelle est noir et brillant alors que celui du mâle est de même couleur (jaune) que le corps.

Lixus pulverulentus

Généralement, les charançons possèdent un rostre plus au moins long, ce qui permet de les identifier plus facilement. Ainsi, au mois de mai, on peut trouver sur les iris des marais qui poussent le long des berges des étangs de la Coudoulière, un petit Curculionidae brun d'environ 4 mm qui a la particularité de n'avoir qu'un seul ongle aux tarses. Il s'agit de Mononychus pseudacori, par référence à l'onychium (ongle ou griffe).

Mononychus pseudacori

Coniatus tamarisci est un Curculionidae mesurant 5 mm environ, qui se rencontre durant l'été en Europe méridionale. Son corps est de couleur verte hormis son rostre, ses antennes et l'extrémité de ses pattes qui sont brunes. Ses yeux sont noirs. On retrouve ces trois couleurs sur les élytres. On rencontre cet insecte à proximité des tamaris, d'où son nom vernaculaire : "charançon du tamaris".

Coniatus tamarisci

Polydrusus impressifrons mesure lui aussi 5 mm environ. Il se rencontre au printemps et en été. Son corps est de couleur vert pâle hormis ses yeux qui sont noirs et ses antennes et ses pattes qui sont rousses. On remarquera de petites squamules rondes vert pâle dessus les élytres lesquelles sont striées et ponctuées. La larve se nourrit des racines de plantes annuelles et de certains arbres dont le cerisier et le poirier.

Polydrusus impressifrons

Dorytomus longimanus mesure environ 8 mm et présente un corps de couleur brun clair avec des rangées de points blancs sur les élytres. La tête est prolongée par une longue trompe noirâtre portant une paire d'antennes. Chez le mâle, les pattes antérieures sont plus longues que chez la femelle, d'où son nom latin "longimanus".

Dorytomus longimanus

Hypera postica, qui mesure environ 7 mm, est présent dans toute l'Europe. Son corps est de couleur brune avec une bande centrale plus sombre recouvrant le thorax et une partie de l'abdomen. Cet insecte folivore est un ravageur des légumineuses, en particulier de la luzerne, d'où son nom vernaculaire : le "phytonome de la luzerne".

Hypera postica

On va poursuivre avec le tristement célèbre Rhynchophorus ferrugineus, plus connu sous le nom vernaculaire de "charançon rouge du palmier", et qui mesure entre 35 et 40 mm. Originaire d'Indonésie et de l'Inde méridionale, c'est un insecte nuisible dont les larves dodues, de couleur blanc crème, se nourrissent du cœur des palmiers qui périssent au bout de quelques années. 

Cet insecte est de couleur brun-rouge avec un long rostre incurvé tirant sur le noir dans la partie ventrale. Les yeux noirs se situent de part et d'autre de la base du rostre. Le pronotum est brun-rouge avec quelques points noirs de tailles et formes variables. Les élytres sont rouge sombre, fortement nervurées longitudinalement, et ne recouvrent pas complètement l'abdomen. Les ailes sont brunes et les adultes sont capables de voler sur de longues distances, infectant tous les palmiers des alentours.

Rhynchophorus ferrugineus

Et on va terminer par un souvenir de jeunesse. Dans les années 50, ma marraine tenait une épicerie pratiquant, pour certains produits, la vente en vrac. Dans des grands sacs de jute, le riz côtoyait les pâtes, la farine et autres céréales et légumineuses vendues au détail.

Un jour son mari ramena de chez le grossiste un sac de céréales infesté de charançons. Je ne vous raconte pas le combat qui s'ensuivit pour se débarrasser des insectes ravageurs avant qu'ils ne contaminent les autres lots ! 

Le gamin que j'étais regardait, médusé, les insectes qui grouillaient et s'agitaient en tous sens, mais je ne saurais vous dire de quelles espèces il s'agissait...

Photos : Insectes de Coudoulière