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mardi 7 février 2023

Le biou et l'oeil de Sainte-Lucie

  C'est à la pointe du Carabinier, par six mètres de fond, que j'ai découvert ces mollusques gastéropodes marins appelé turbos ou bioux, cachés au pied d'un fond rocheux en limite des herbiers de posidonies. L'astrée rugueuse - c'est son nom vernaculaire - est très difficile à localiser du fait de sa coloration gris verdâtre et de la rugosité de sa coquille recouverte de petits crustacés marins. C'est un coquillage de 5 cm sur 6 environ dont l'ouverture d'un blanc nacré est fermée par un opercule très épais de couleur rose orangé.
Contrairement aux autres coquillages prosobranches qui lui ressemblent et qu'on retrouve dans l'étal des poissonniers et écaillers,  Astraea rugosa n'est pas comestible.

Bioux débarrassés de leurs concrétions
 
Si les turbos sont très convoités, c'est à cause de leur étrange opercule ovoïde que les pêcheurs méditerranéens appellent oeil de Sainte Lucie. Cet opercule, placé dans leur porte-monnaie, sera un gage de prospérité pour les jours à venir. Serti, il se porte alors comme un bijou porte-bonheur et protecteur qui éloignera le mauvais oeil !

Faces externes et internes des opercules de bioux

La légende de Sainte Lucie

C'est au IVème siècle que naquit la légende de Sainte Lucie, jeune fille de la noblesse de Syracuse qui, à force de prières à la Vierge Marie, obtint la guérison miraculeuse de sa mère atteinte d'une maladie incurable. En reconnaissance à la Vierge, elle s'arracha les yeux et les jeta à la mer pour ne plus être détournée de sa foi et aussi éloigner les prétendants qui la pressaient. Dès lors, entièrement tournée vers la prière, elle réalisa de nombreux miracles. En réponse à cette dévotion sans faille, la Sainte Vierge, non seulement lui rendit la vue, mais lui donna des yeux plus beaux et plus lumineux.
 
Episodes de la vie de Sainte Lucie (Quirizio da Murano)

Ce que ne dit pas la légende et pour finir sur un jeu de mots, c'est que les bioux se sont emparés des yeux que Sainte Lucie jeta à la mer, pour s'en parer !

dimanche 10 janvier 2021

Les Barbaresques, fléaux de la Méditerranée

C'est en faisant des recherches aux Archives Municipales de Six-Fours-les-Plages que je découvrais en l'an 2006 un  manuscrit jauni de deux pages, de petit format, faisant état d'un "Rôle (1) de ceux qui se trouvent détenus esclaves à Tunis en Barbarie habitant du lieu de Six Fours". Ce document, datant du 3 février 1666, était signé du Lieutenant de l'Amirauté à Toulon et attestait de la détention en esclavage de 7 six-fournais, majoritairement mariniers et âgés entre 20 et 37 ans. 

Rôle du 3 février 1666 citant les six-fournais détenus en esclavage à Tunis

Par ce rôle, je découvrais un aspect méconnu de la traite d'esclaves chrétiens, thématique peu évoquée dans les manuels scolaires. A en croire certains historiens, ce phénomène aurait débuté après la reconquête de l'Espagne par Isabelle la Catholique. Les Maures chassés de la péninsule ibérique, repoussés vers le Maghreb, mais ne pouvant lever une armée pour combattre les chrétiens, armèrent des galères pour s'emparer des habitants de la côte, des pêcheurs et des navigateurs téméraires et semer la panique auprès des populations côtières peu armées. Cette activité lucrative fit des émules puisque les esclaves fortunés pouvaient être échangés contre monnaie sonnante et trébuchante. Quant aux autres esclaves, ils constituaient une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci, utilisée sur les bancs de rame des galères ou dans les grands chantiers.

Débarquement et maltraitance de prisonniers à Alger (litho 1706 de Jan Goeree et Casper Luyken)

C’est sous le titre "Les Barbaresques, fléaux de la Méditerranée" que je publiais en été 2007 un article dans la revue « Auprès de mon arbre » (2). A noter que le texte initial s’est enrichi de notes acquises au fil du temps et que vous trouverez dans le présent article.

La Méditerranée entre les XVIe et XVIIIe siècle n'était pas une mer touristique et accueillante comme elle l'est aujourd'hui. C'était une mer dangereuse sur laquelle voguaient des bateaux de barbaresques qui n'étaient rien moins que des pillards et des pirates vivant de rapines, de vols de marchandises ou de traite d’être humains. N'oublions pas que l'esclavage existait dans les grandes civilisations antiques (Grèce, Rome), et que depuis l'époque byzantine, on introduisait dans les divers traités entre pays des clauses d'échanges d'esclaves. De telles habitudes n'ont pas disparu du jour au lendemain. 

Les croisades avaient suscité nombre de prisonniers chrétiens au Moyen Orient, devenus esclaves quand leurs parents et amis ne pouvaient pourvoir à une rançon. Paradoxalement ce système de rançon a rendu le chrétien attractif aux pirates qui ont commencé à faire des raids (razzias) sur les côtes méditerranéennes et en particulier celles d'Italie du Sud, d'Espagne ou de France. Les plus durement frappés furent les marins, les marchands et les modestes pêcheurs de ce qu'il était alors convenu d'appeler « la mer de la peur » !

Sarrasins réduisant les Corses en esclavage (lithographie)

D’après l'historien américain Robert C. Davis (3), la traite des blancs par les arabes semble avoir porté sur plus d'un million de personnes habitant les pourtours de la Méditerranée.

Le 21 mai 1529, les janissaires turcs de Barberousse (4) s'emparèrent de la puissante forteresse espagnole se dressant face à Alger, le Peñon. Le pirate fit exécuter le gouverneur de la forteresse et devint le maître tout-puissant de la ville d'Alger et de ses environs immédiats. Lui-même et ses successeurs allèrent dès lors écumer la Méditerranée jusqu'à la veille du débarquement français en Algérie. Entre 1530 et 1810, c'est-à-dire entre les règnes de François 1er et de Napoléon Bonaparte, les prisonniers étaient vendus comme esclaves sur les marchés aux esclaves d'Alger, de Tunis ou de Tripoli, une zone géographique que l'on appelait alors la Barbarie.

Les côtes méditerranéennes portent encore la trace de cette période de razzias comme en témoignent les tours de guet érigées le long du littoral pour prévenir les populations de l'arrivée des pirates barbaresques, et les villages construits dos à la mer, sur des promontoires rocheux.

coloriage montrant une razzia de pirates barbaresques sur les côtes méditerranéennes

Lorsque l'alarme était donnée, chacun s'efforçait de se mettre à l'abri. Les pêcheurs de l'endroit rentraient au port et les paysans épars dans la campagne regagnaient à la hâte leur ville ou leur village. Car, c'était la grande terreur des populations côtières : être un jour esclave en Barbarie !

Ce danger a existé jusqu'au début du XIXe siècle et c'est seulement la prise d'Alger, en 1830, qui a mis fin à la piraterie vieille de trois siècles. En entrant à Alger, les troupes françaises ont encore trouvé plusieurs centaines d'esclaves dont un toulonnais retenu captif depuis 28 ans.

le marché aux esclaves (peinture de Jean-Léon Gérôme)

En Provence, les habitants du hameau de Saint-Nazaire (Sanary) dépendant de la cité d'Ollioules érigèrent en 1560, sur la colline Port-Yssol, une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. Un ermite s'y installa, ayant pour mission d'entretenir la chapelle et de surveiller la mer. En cas d’invasion barbaresque, il devait avertir la population en allumant un feu visible de loin, en sonnant la cloche, et en hissant un pavillon sur le mât dressé devant la chapelle.

Cela n’empêcha point que des paysans, revenant à leur ferme, trouvèrent leurs sept enfants morts, tués par les Barbaresques pendant leur absence, et qu’une dame de petite noblesse fut enlevée avec son cocher, puis libérée, moyennant une forte rançon.

lithographie hollandaise montrant des galères barbaresques

D’ailleurs de nombreux ex-voto accrochés à l’intérieur des chapelles de la côte provençale témoignent de ces actes de barbarie.

Au début du XIIIe siècle ce sont les vaisseaux turcs et autres corsaires, armés en guerre, qui firent irruption sur nos côtes. En proie à l’épouvante des invasions barbares et sarrasines, les habitants de Saint-Cyr avaient pris, en toute indépendance, le parti de se fixer sur le piton rocheux de La Cadière tout proche.

Le Parlement d’Aix, dûment informé, prescrit de faire bonne garde à partir de « farots » et autres vigies du littoral. En 1352 le premier poste de guet est construit sur la crête de Sicié. Ce n’est qu’en 1446, soit près d’un siècle plus tard que d’autres points stratégiques furent équipés, car les consuls de Six-Fours ne mettaient aucun empressement à observer ces mesures.

En 1708 Jean DENANS, notaire royal, écrivait que « ces six lieux fortifiés (farots) qui ont donné le nom à la ville Sex Furnos étaient le Peyron, quartier au-dessus du cimetière actuel de La Seyne, où se trouvent les ruines de vieux moulins ; le Croton, quartier sur la route allant des Sablettes à Tamaris ; le Brusc où se trouvait une citadelle d’origine grecque ; le cap Nègre, quartier entre la Condoulière et la plage de Bonnegrâce ; la Lône, quartier à la limite de Six-Fours, près de la Reppe, et l’actuel fort de Six-fours, qui domine les cinq premiers, à l’emplacement duquel se trouvaient un oppidum (agglomération fortifiée), puis un castrum (ouvrage de défense fortifié) ».

photo des ruines de la chapelle Sainte Elme (article Nice Matin du 13/01/2012)

A la Bibliothéque Nationale de France sont conservés de nombreux écrits relatifs à la captivité de français en Barbarie. Un rôle des vaisseaux français pris par les corsaires d'Alger en 1620 faisait état que "le 22 septembre, un vaisseau de Six-fours fut pris par Mustapha Raïx, chargé de sel, avec 15 hommes à bord, faits esclaves ; estimé le tout à 2000 écus". (9) 

J'y ai aussi trouvé une supplique de 37 pages intitulée "Larmes et clameurs des Chrétiens, français de nation, captifs en la ville d'Alger en Barbarie", adressée le 24 septembre 1643 à Anne d'Autriche, alors veuve de Louis XIII, mère de Louis XIV et reine régente du royaume de France et de Navarre. Dans ce document, le révérend-père Lucien Héraut, de la Congrégation réformée de l'Ordre de la Trinité, cite les noms d'une partie des esclaves français détenus présentement à Alger, dont ceux de cinq Six-fournais, dépendant de l'Evêché de Marseille, et qui avaient pour nom Jean Rousse, Louys Guigou, André Beaufie, Estienne Martin et Laurent Audibert.

Larmes et clameurs de chrétiens captifs à Alger

L'année qui suivit, dans le catalogue des esclaves rachetés en l’an 1644 dans la ville d’Alger par les religieux de la Mercy, il est écrit que 10 six-fournais : Anthoine Dalmas, Michel Vidal, François et Honoré Porquier, Jacques Audibert, Joseph Boyer, Pierre Huard, Augustin Martinenq, Jean et Laurent Julien, ont été délivrés en échange d’une somme de 125 piastres chacun.

catalogue des esclaves rachetés en 1644 par les religieux de la Mercy

Le rôle du 3 février 1666 que j'avais découvert aux Archives Municipales de Six-Fours nous apprenait que sept six-fournais, pour la plupart mariniers, détenus comme esclaves dans la ville de Tunis, avaient été rachetés pour la somme de 175 piastres (monnaie or). Il s’agissait de Esprit Martinenq, 32 ans, de Honoré Guigou, 22 ans, de André Pascal, 20 ans, de Estienne Audibert, 27 ans, de Laurens Audibert, 37 ans, de Herban Melle, 20 ans, et de Anthoine Gras, 26 ans.

Au XVIe siècle, dans la Régence d'Alger comme dans les autres ports, Bougie ou Oran, les corsaires obéissaient à un dey ou un pacha au pouvoir absolu, théoriquement vassal du sultan d'Istamboul, mais en fait indépendant. Leur principale source de revenus était la guerre de course en Méditerranée, en d'autres termes la piraterie. Des receleurs européens revendaient le fruit des rapines en passant par le port franc de Livourne, en Italie.

Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIV relance la guerre contre les corsaires d'Alger et de Tunis en vue d'assainir la Méditerranée (et pour s'acheter une conduite de bon chrétien). En 1683 les galères d'Abraham Duquesne et de René Duguay-Trouin délivrent de la sorte de nombreux prisonniers chrétiens. Ces derniers, de retour en France, conservent le souvenir de leur captivité dans leur patronyme. Ainsi les noms de famille comme Maury, Maureau, Moreau,... tous dérivés de Maure, évoquent un lointain ancêtre délivré par les galères de Louis XIV.

combat naval contre les corsaires barbaresques (peinture de Lorenzo A. Castro, 1681)

Avant la révolution française, le rachat des esclaves se poursuivait toujours, comme en témoigne la liste des 313 esclaves rachetés à Alger en 1785 et arrivés à Marseille le 9 juillet de la même année. En fait la capture de chrétiens était lucrative, ce qui explique qu’elle ait perduré pendant plus de trois siècles.

Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que beaucoup d'esclaves chrétiens, ne pouvant être échangés contre rançon, furent castrés par écrasement des testicules afin de ne pouvoir féconder de femme arabo-musulmane. Il semblerait que pour éviter la castration, des chrétiens se soient convertis à l'islam. Les morts du fait de cet acte de barbarie auraient été innombrables (5).

liste 313 esclaves rachetés à Alger en 1785

A la lecture de la liste ci-dessus, on apprend que parmi les 313 esclaves rachetés à Alger en 1785, ils en étaient 254 appartenaient au Dey et les autres à ses sujets. Le plus vieil esclave était un certain Poidevin, de Cherbourg, qui à l'âge de 80 ans, totalisait 30 ans de captivité. Quant au plus jeune, il s'agissait du dénommé Pasteur, d'Oléron, qui fut capturé en 1781 à l'âge de 15 ans, en même temps que son compatriote Lacroix, âgé de 21 ans. Tous deux furent libérés après 4 années de captivité. Parmi les esclaves rachetés à Alger en 1785,trois étaient du Var, de Fréjus plus exactement, et avaient pour nom : Roux, Arbaud et Olivier.

Même les hommes célèbres n'étaient pas épargnés. Leur condition sociale pouvant laisser espérer une rançon plus forte, ils étaient traités néanmoins avec certains égards. Parmi les plus connus réduits en esclavage, citons l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès, auteur de « Don Quichotte » (6), Jean-François Regnard, écrivain et dramaturge français (7), et Vincent de Paul, futur saint de l’Église catholique (8).

Saint-Vincent de Paul, Jean-François Regnard et Miguel de Cervantès

Dans les listes des esclaves libérés que j'ai consultées, je n'ai pas trouvé de femmes. Pourtant les récits font état d'enlèvements de femmes et de leurs enfants qui furent vendus dans les marchés aux esclaves d'Alger et de Tunis. En dehors d’une élite restreinte de privilégiées, ces femmes étaient servantes, dévolues à tous les services, y compris le service sexuel (10).

Dans les faits, la guerre de course est depuis longtemps moribonde quand les Français débarquent à Sidi Ferruch en 1850, et Alger n'est plus que l'ombre d'elle-même. En conclusion, l'esclavage pratiqué par les barbaresques était cependant différent de celui de la traite des Noirs à destination de l'Amérique. Les hommes étant majoritairement enlevés et asservis, ils ne purent faire souche comme ont pu le faire les esclaves Noirs d'Amérique.

Certains étaient rachetés par une rançon payée par leur famille ou par des institutions religieuses. Beaucoup mourraient sous les mauvais traitements, d'autres étaient enfin libérés quand leurs forces déclinaient ou quand les Grands Travaux pour lesquels ils avaient été enlevés étaient terminés (Le palais du sultan Moulay Ismail par exemple).

Les galériens, plus durement traités, finissaient leur vie enchaînés à leur banc. Trop faibles ou malades, on les jetait par-dessus bord. Aussi le taux de mortalité était-il très élevé dans les rangs des esclaves.

Certains razziés iront même jusqu’à se convertir à l'Islam et mener ensuite à leur tour des razzias contre leurs anciens compatriotes. Sans parler de ces Occidentaux qui, comme par exemple l'ordre de Malte, se mirent à posséder eux aussi leurs esclaves… musulmans cette fois ! Ainsi va la vie...

troupes irrégulières du bey (Tunis, 1810)

(1) en vieux français, écrit "rolle", rouleaux de papier, de parchemin, sur lesquels on écrivait des actes, des titres...
(2) cet article est paru en été 2007 dans le n° 31 de la revue « Auprès de mon arbre » éditée par le Groupement Amical des Généalogistes du Var.
(3) auteur de "Esclaves chrétiens, maîtres musulmans - L'esclavage blanc en Méditerranée de 1500 à 1800".
(4) Khayr ad-dīn, dit Barberousse (1466-1546), fut un corsaire ottoman sous le règne de Soliman le Magnifique.
(5) source Wikia.org ("les esclaves français des Barbaresques" par Guy de Rambaud).
(6) Cervantès fut libéré contre rançon en 1575.
(7) Jean-François Regnard fut capturé par les barbaresques en 1677, vendu comme esclave à Alger puis libéré contre rançon l’année suivante.
(8) Vincent de Paul, réduit en esclavage à Tunis en 1605, parvint à s’évader après deux ans de captivité.
(9) Relations entre la France et la Régence d'Alger au XVIIe siècle, par H-D. de Gramont (1879)
(10) Alessandro Stella ("Des esclaves pour la liberté sexuelle de leurs maîtres", 1997).

Sources : CaDerange, article "Pirates barbaresques, Razzias, Sarrasins et Esclavage blanc" publié le 21 juin 2006.



mercredi 7 février 2018

La fuite en Egypte

En décembre 2016, je fus contacté par Francesca de Holyart, le célèbre site italien dédié à l'art sacré, pour faire de la pub à son e-commerce sur mon site des Santons de Provence. En remerciement elle me proposa de choisir un objet dans l'étendue de son catalogue en ligne sur le Net. Mon choix se porta sur des statuettes habillées à la mode hébraïque de Joseph guidant l'âne sur lequel était assise Marie tenant en ses bras l'enfant Jésus.

Santons habillés relatant la fuite en Egypte

Dans la boutique en ligne consacrée à l'art sacré sont exposées plusieurs figurines et reproductions représentant la fuite en Egypte, épisode rapporté dans l'Evangile selon Matthieu, chapitre 2.

Les figurines de la boutique Holyart sur la fuite en Egypte

Au préalable, dans cet évangile, il est écrit que trois mages d'Orient sont venus à Bethléem adorer Jésus, enfant. Ils sont passés par Jérusalem où Hérode leur a demandé de venir l'informer à leur retour de l'endroit où se trouve ce futur roi des Juifs.

 11. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leur trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
 12. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
 13. Lorsqu'ils furent partis, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et lui dit : "Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et reste-y jusqu'à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr".
 14. Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte.

La vision de l'Ange

Cet évènement eut lieu 5 jours après la présentation de l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem, soit le 7 février.

La fuite en Egypte - Musée San Marco à Florence (Fra Angelico, vers 1452)

La fuite en Egypte, comme le massacre des innocents, ont inspiré plusieurs artistes, notamment des peintres comme Fra Angelico (vers 1452), Vittore Carpaccio (1500), Le Titien (1509), Pierre Paul Rubens (1614), Francisco de Zurbaran (1630), Philippe de Champaigne (vers 1650), Nicolas Poussin (1657), Le Lorrain (1663), Bartolomé Esteban Murillo (vers 1672), et bien d'autres...

Tapisserie inspirée de la fuite en Egypte peinte par Giotto

David Friedrich Strauss (1839) évoque la manière dont Jésus a échappé à Hérodote - différente de celle dont Moïse, d'après l'histoire mosaïque, et Abraham, d'après la légende juive, ont échappé aux ordres lancés contre eux - car c'est en sortant du pays et en se réfugiant en Egypte qu'il échappe à la mort.

Haut-relief de la cathédrale Saint-Lazare de Autun représentant la fuite en Egypte (XIIIe siècle)

Cependant cet épisode de la vie de Jésus est contestée par de nombreux historiens. D'après eux, la fuite de l’enfant de Bethléem avec sa famille à destination de l’Egypte n’est pas un évènement historique vérifiable, mais plutôt une histoire construite sur une base mythique, ou sur ce que les érudits bibliques voudraient définir comme une prophétie.

Statuettes représentant la fuite en Egypte - Abbaye des Bénédictins Saint-Pierre de Moissac

C'est dire la controverse apportée à ce récit, repris par de nombreux peintres et sculpteurs, où l'on voit Joseph menant l'âne portant Marie et l'Enfant Jésus, fuyant vers l'Égypte alors que le Roi Hérode ordonne la mise à mort de tous les enfants de moins de deux ans... Ce tragique épisode de l'histoire religieuse est connu sous le nom du massacre des innocents.

Le massacre des innocents - Pierre Paul Rubens (vers 1637)

Le massacre des Innocents est un épisode relaté dans l'Évangile selon Matthieu en même temps que la fuite en Égypte. Il relate le meurtre de tous les enfants de moins de deux ans dans la région de Bethléem. Ce meurtre massif ordonné par Hérode, craignant la concurrence d'un roi des Juifs dont la venue lui aurait été annoncée par les Mages, est censée survenir peu après la naissance de Jésus.

Le massacre des innocents - Bas relief de l'abbaye Saint-Pierre de Brantôme

On déplorera toutefois que l'évangéliste saint Matthieu fut le seul à raconter l'épisode du massacre des Saints innocents, que l'Eglise célèbre le 28 décembre en les honorant comme martyrs, car ils furent les précurseurs de tous ceux qui allaient périr pour affirmer leur foi.

Le massacre des innocents - Fresque de la chapelle de Scrovegni à Padoue - Giotto (vers 1305)

Ces deux histoires sont-elles mythiques du fait qu'elles n'aient pas été confirmées par d'autres sources historiques ? Le libre penseur chrétien peut-il accepter que Dieu tout-puissant sauve le fils de Joseph des griffes du tyran Hérode et laisse celui-ci massacrer des innocents ? Quel message Matthieu a t'il voulu nous faire parvenir dans ce récit ?

C'est sur ces questions métaphysiques que je vous laisse méditer...

Illustrations : RHP Collection + images du WEB

jeudi 1 février 2018

Origines de la chandeleur et des crêpes

La Chandeleur se fête le 2 février et a une origine païenne. Son nom vient du mot chandelle. En effet, à l’origine, la Chandeleur vient de l’expression latine « festa candelarum » qui signifie « fête des chandelles », car la bénédiction des cierges se déroulait ce jour là.

La fête des chandelles

D’après la coutume, les paysans parcouraient les champs en portant des flambeaux pour purifier la terre avant de la semer. La tradition voulait que l’on fasse des crêpes avec la farine de l’année précédente, symbole de prospérité pour l’année à venir.

Au V e siècle, le pape remplace cette fête par la Présentation de Jésus au temple, soit 40 jours après la naissance du Christ. En présentant Jésus au temple de Jérusalem au rite du rachat, Marie l'offre à Dieu, reconnaissant ainsi le droit de propriété totale du Seigneur sur le Messie. Par cette action elle se dépouille du droit de propriété maternelle sur son Fils.

Présentation de Jésus au Temple (Andrea Mantegna, 1465)

Historique de la Chandeleur

* Pour les Hébreux, cette fête était prédéfinie par la loi de Moïse qui imposait que soient présentés au temple, la mère et son enfant, 40 jours après la naissance de ce dernier. Cette fête de la présentation de l’enfant devint la fête de la lumière lorsque Jésus fils de Marie, né le 25 décembre, considéré par les rois Mages comme la lumière venant éclairer l’obscurité du monde, fut présenté au temple vers le 2 février du calendrier julien.

* La toute nouvelle Eglise de Rome, qui avait décidé de récupérer les prestiges, balaya d’un revers de main tous les usages ancestraux et coutumes païennes pour les remplacer par des fêtes religieuses catholiques. Ce fut donc, à la fin du V e siècle, en 494, que le pape Gélase Ier qui, délaissant les fêtes celtiques d’Imbolc et celles des Lupercales romaines, décida que seule la date du 2 février du calendrier Julien soit retenue pour fêter le rite hébraïque de la lumière, à la manière pratiquée en occident, c’est-à-dire en portant des torches en procession. Lorsque les processions entraient dans l’église, le bon peuple, en voyant qu’on remplaçait les torches par des chandelles, appela cette fête : la fête des chandelles. D’autant que pour tenir ses ouailles sous sa coupe, l’Eglise de Rome fit bénir toutes ces chandelles en leur attribuant des vertus de bon augure, telles que celle de repousser la diable, de protéger la maison et la famille, de réussir les semailles pour une belle récolte l’été suivant, etc. Chacun se devait donc d’avoir en son foyer une chandelle bénie en ce jour de fête.

* Il ne restait plus qu'à trouver un symbole à tous ces bienfaits de la chandeleur ! Justement, les paysans avaient là sous la main, en ce début de VI e siècle, le restant de froment provenant du battage de la dernière moisson, et comme il fallait faire de la place pour engranger celui qui proviendra de la prochaine récolte, il serait de bon ton d’employer ce restant à cette occasion. En plus, en ce début de février, on avait les premières pontes généreuses de la basse-cour : de bons œufs de poules qu’il fallait bien consommer ! Qui eut l’idée de faire avec ce froment moulu en farine, de l’eau et des œufs, une fine galette de couleur dorée ressemblant au soleil tant espéré, vénéré par les Celtes, les Romains et bien d’autres peuples ? Nul ne le sait, mais une chose était certaine, la crêpe venait de naître !

Sources : http://www.les-voies-libres.com/articles/histoires-de-la-chandeleur-et-des-crepes-1

Crêpes au froment

Aujourd’hui, on connaît surtout la Chandeleur en tant que jour des crêpes. Par leur forme ronde et dorée, elles rappellent le disque solaire, évoquant le retour du printemps après l’hiver sombre et froid. Il existe toute une symbolique liée à la confection des crêpes.

La symbolique :

* On fait ainsi parfois sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche, afin de connaître la prospérité pendant toute l’année. Le but est évidemment que la crêpe retombe correctement dans la poêle.

* On dit aussi que la première crêpe confectionnée doit être gardée dans une armoire et qu’ainsi les prochaines récoltes seront abondantes.

* À l’occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devraient être allumées.

* La tradition demande aussi de ne ranger la crèche de Noël qu’à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël.

* Mais la Chandeleur est surtout une belle occasion de réunir tous les membres de votre famille pour passer un moment agréable entre enfants et adultes. La participation de tous donne une ambiance chaleureuse à cette petite fête familiale. L’idéal est de réunir les enfants vers 16h pour qu’ils puissent préparer la pâte. Puis, comme il faut la laisser reposer pendant environ 1h, vous pouvez occuper ce temps d’attente avec des petits jeux auxquels tous pourront jouer. Quand le délai de repos de la pâte est passé, c’est le grand moment. Chacun à son tour doit tenter de réussir au mieux les crêpes en les faisant sauter et les rattraper dans la poêle. Celui qui fait tomber sa crêpe a un gage : à vous d’imaginer des petits gages amusants et festifs.

Une fois que les crêpes sont faites, chacun pourra les parfumer à son goût : crêpes au sucre, à la confiture, aux fruits séchés et au miel, à la compote de pommes, au chocolat… Comme la Chandeleur est aussi la fête des bougies, prévoyez des petites lanternes colorées et des bougies pour illuminer la cuisine.

Sources : http://www.chretiensaujourdhui.com/vivre-les-fetes/chandeleur/

Crêpes au froment roulées

D'où viennent les crêpes ?

Il existe plusieurs explications pour cette grosse galette, cuite à l’origine sur une pierre chaude. La crêpe remonterait à 7000 ans avant Jésus Christ. On raconte aussi que le Pape Gélase 1er réconfortait les pèlerins arrivés à Rome avec des crêpes. C’est au XIII e siècle qu’elle est apparue en Bretagne, d’abord au sarrasin, puis au froment. Il s’agit donc un plat très ancien. Sur le plan symbolique, sa forme évoque le soleil de retour après les longues nuits d’hiver.

Recette des crêpes au froment

Ingrédients pour 8 crêpes :
– 250g de farine,
– 4 œufs,
– un demi-litre de lait,
– 1 pincée de sel,
– 50 grammes de beurre,
– 1 sachet de sucre vanillé,
– 1 cuillère à soupe de rhum (5 cl),
– 1 verre de bière.

Préparation :
* Verser la farine et les œufs dans un saladier. Puis progressivement ajoutez le lait, tout en mélangeant avec votre fouet.
* Surtout ne mélangez pas la farine et les œufs avant de mettre le lait, vous obtiendriez une sorte de pâte bien difficile à mélanger au lait.
* Ajoutez la bière, puis le sucre vanillé, et la pincée de sel.
* L’idéal serait de laisser la pâte reposer une heure au réfrigérateur.
* Huilez légèrement le fond d’une poêle, et versez une bonne demi-louche de votre pâte à crêpe que vous faites cuire pendant 1 à 2 minutes par face.
* Pour retourner vos crêpes, commencez par décoller les bords. Quand vous voyez que la crêpe peut se décoller en entier, faites la sauter d’un coup sec. Si vous n’y parvenez pas, utilisez tout simplement une spatule pour les retourner.
* Mettez l’enrobage que vous souhaitez (chocolat, confiture, crème de châtaigne, sucre, citron pressé, etc.) et pliez la en quatre.

Sources : http://www.chretiensaujourdhui.com/les-recettes/les-crepes-de-la-chandeleur/

Crêpes au froment nappées de chocolat

Comment faire des crêpes tout en s'attirant la bonne fortune ?

* Une vieille coutume veut qu'à mi-cuisson, vous fassiez sauter une crêpe de la main droite en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Si vous réussissez à la rattraper correctement dans la poêle, l'année sera prospère !

* Plusieurs proverbes sont liés à la Chandeleur, certains plus pertinents que d'autres. Moi, je n'en retiendrai qu'un seul : "À la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur".
Alors du beau temps en perspective ? On le saura demain, 2 février !!!

Comment faire des crêpes en s'attirant la bonne fortune ?

Comment réussir la pâte à crêpe ?

Voici les conseils de Bertrand Denis, maître crêpier et fondateur de l'École Maître Crêpier de Rennes, pour réussir de belles crêpes. Son premier conseil, quand vous réalisez votre pâte à crêpe, est de séparer les ingrédients humides (lait, œuf, eau, bière) des ingrédients secs (farine, sel, sucre). Commencez par mélanger la farine fluide avec le sel et le sucre. Dans un autre plat, battez les œufs et le lait, puis selon la recette, ajoutez de la bière, de l’eau de fleur d’oranger, du rhum... Incorporez ensuite doucement les ingrédients humides dans les secs (faites un creux au milieu de la farine) en prenant soin de mélanger au fur et à mesure, de préférence avec un fouet, même électrique (mais battement le plus lent).

Pâte à crêpe : faut-il vraiment la laisser reposer ?

Le temps de repos de la pâte à crêpe est primordial pour réussir de belles crêpes. Il faut compter au minimum 1h pour la pâte à crêpe de froment - pour permettre au gluten d’absorber l’humidité -, et au moins 5h pour la pâte à galette de sarrasin, afin d'activer la fermentation du blé noir. Pour une poêle à crêpe de 26/28 cm de diamètre, comptez environ 6 à 7 cl de pâte à crêpe. Une belle crêpe doit être fine et ne pas dépasser 3 mm d’épaisseur.

Poêle à crêpe : quelle température de cuisson ?

Votre poêle à crêpe doit être très chaude : 220°C pour une crêpe de froment et 250°C pour une galette de sarrasin. Autant dire que vous ne pouvez pas cuire ces dernières sur des appareils du type crêpe-party. Pour vérifier si votre poêle à crêpe est chaude, il suffit d’y faire tomber quelques gouttes d’eau. Si ça grésille c’est bon, si l’eau s’évapore, c’est trop chaud ! Pensez à bien graisser votre poêle, de préférence à l’huile de pépins de raisin, qui supporte mieux les températures élevées.

Pâte à crêpe : combien de temps peut-on la conserver ?

La pâte à crêpe au froment se conserve au maximum 48h. Pas plus de 24h pour la pâte à galette de sarrasin. Le mieux est donc de cuire toutes vos crêpes d’un coup, de les laisser refroidir et ensuite de les empiler et de les recouvrir de papier cellophane.

Rappel des ingrédients pour réaliser 30 à 35 crêpes sucrées : 1 kg de farine fluide - 6/8 œufs - 20 g de sel fin - 1,8 litre de lait entier - 50/100g de sucre en poudre - 50 g de beurre fondu.

Sources : https://www.quiveutdufromage.com/ar-l-art-de-reussir-ses-crepes-par-un-maitre-crepier-breton


La réalisation des crêpes n'ayant plus de secret pour vous, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon appétit, entre amis ou en famille !!!

Illustrations : images du WEB

Le 2 février, jour de la Chandeleur

Lancer de crêpe réussi de la main droite avec une pièce de monnaie dans l'autre main

Mission accomplie ! A votre tour maintenant...

OUPS !!!

Avec l'aimable autorisation de John Wilhelm, passionné à temps complet de photographie depuis qu'il est entré dans le monde de Photoshop. Je vous invite à venir découvrir sur son site les magnifiques photos qu'il a réalisées, empreintes de beauté, d'humour et de poésie : http://www.johnwilhelm.ch/

mardi 16 janvier 2018

Épiphanie et galette des rois

L'origine païenne de l'Épiphanie remonterait à la Rome antique où avait lieu à cette époque de l'année la fête des 12 dieux épiphanes ou dieux olympiens ainsi que la fête de la Lumière. Cette date correspondait aussi aux Saturnales, autre fête païenne qui durait 7 jours pendant lesquels la hiérarchie sociale pouvait être brocardée et parodiée.

Dans l'Église latine, l'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre le Messie recevant la visite et l'hommage des rois mages. En France, elle est fêtée le deuxième dimanche après Noël, selon une règle instaurée dès 1802 par un décret du cardinal Caprara, légat du pape Pie VII. Jusqu'à la fin du IVe siècle, l'Épiphanie était la grande et unique fête chrétienne "de la manifestation du Christ dans le monde".

Adoration des rois mages - Mattheus Stomer (entre 1600 et 1650)
Cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'enfant Jésus par les "mages", relatée dans l'Évangile selon Mathieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de "savants venus d'Orient", la tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages, nommés Gaspard, Melchior et Balthazar.

Adoration des rois mages - Sandro Botticelli (entre 1475 et 1476)
Diverses coutumes sont observées en cette occasion. En France, depuis le Moyen Âge, une "galette des Rois", gâteau contenant une fève, était partagée le jour de l'Épiphanie qui était célébrée le 6 janvier. La tradition voulait que l'on partageât la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée "part du bon Dieu", "part de la Vierge" ou "part du Pauvre", était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.

La part du pauvre - anonyme (années 1920)
Celui qui trouvait la fève, dans sa part de galette, était surnommé "roi". On tirait le gâteau des rois même à la table de Louis XIII. Les dames de la cour qui tiraient la fève devenaient reines de France d’un jour et pouvaient demander au roi un vœu dit "grâces et gentillesse". Mais Louis XIV, le Roi Soleil, lassé des sollicitudes fantasques de ces reines d'un jour, fit abolir cette coutume.

Le roi boit - David Teniers le Jeune (1690)
De nos jours la traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois. La personne ayant trouvé la fève est symboliquement couronnée roi et se doit d'offrir la prochaine galette. Lorsqu'il y a un sujet, celui qui l'a tiré sera couronné "reine" et se devra d'offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon sa bourse).

Dans le Sud de la France, la galette à la frangipane est remplacée par une brioche en forme de couronne et couverte de sucre granulé, parfois garnie de fruits confits. Il s’agit d’une pâte briochée aromatisée à l’essence de fleur d’oranger, en forme de couronne, avec des morceaux de fruits rouges sur le dessus et du sucre. 

Mais êtes-vous galette ou brioche ? Pour chacun de ces deux succulents gâteaux, je vais vous en donner la recette glanée sur le Net, parmi les nombreuses recettes proposées.

Galette frangipane (photo du Net)
Recette de la galette frangipane (1)

Ingrédients pour la crème pâtissière : 2 jaunes d'oeufs, 60 g sucre en poudre, 30 g de farine de blé, 25 cl de lait 1/2 écrémé.
Porter le lait à ébullition. Blanchir les oeufs entiers avec le sucre, puis ajouter la farine et le lait bouillant. Remettre le tout dans la casserole et cuire pendant 3 min dès reprise de l'ébullition. Verser ensuite la crème dans un plat garni de film alimentaire et la laisser refroidir pendant 1 heure.
Ingrédients pour la crème d'amande : 60 g de beurre doux, 4 oeufs, 150 g de poudre d'amande, 100 g de sucre en poudre.
Blanchir 4 jaunes d'oeufs avec 100 g de sucre, ajouter la poudre d'amande et le beurre fondu puis mélanger. Détendre la crème pâtissière bien froide au fouet, ajouter la crème d'amande et mélanger. Remplir ensuite une poche à douille de ce mélange.
Ingrédients  pour le montage : 2 rouleaux de pâte feuilletée, 1 jaune d'oeuf, 2 cl d'eau.
Fouetter le jaune d'oeuf avec un peu d'eau pour réaliser la dorure. Découper la pâte en deux disques. Passer un peu de dorure sur le bord du 1er disque de pâte, puis le garnir de crème sur 1 cm d'épaisseur (ne pas oublier la fève).  Poser ensuite le 2e disque dessus et bien souder les bords. Marquer les bords en les quadrillant avec la lame d'un couteau, dans un sens puis dans l'autre. Dorer le dessus et laisser reposer au frais pendant 1/2 heure. Dorer de nouveau et décorer avec la lame d'un couteau. Enfourner ensuite à 180 °C pendant 40 minutes. Laisser tiédir avant de déguster.

Brioche des rois aux fruits confits (photo du Net)
Recette de la brioche aux fruits confits (2)

Ingrédients : 300 g de farine, 75 g de sucre, 75 g de beurre à température, 2 oeufs, 1 pincée de sel, 1 sachet de levure de boulanger, le zeste d'une orange ou d'un citron, 2 cuil. à soupe d'eau de fleur d'oranger, 200 g de fruits confits, confiture d'abricot, 3 cuil. à soupe de sucre grain.
Recette :
Mettez dans un bol les 2 oeufs battus, le beurre, 2 c. à soupe d'eau de fleur d'oranger, le zeste d'orange, une pincée de sel, le sucre, et mélangez bien.
Ajoutez la farine et la levure de boulanger et commencez à pétrir, en tout 10 minutes.
Laissez la pâte lever à température ambiante, couverte d'un torchon, pendant 1 heure.
Lorsque la pâte a levé, pétrissez-la à la main pour chasser l'air, et formez un long boudin que vous disposez dans votre moule à savarin (n'oubliez pas d'y glisser une fève !).
Laissez la pâte lever dans le moule 45 min à une heure, et préchauffez le four à 180°C.
Battez un oeuf entier avec une pincée de sel (qui va liquéfier l'oeuf) et badigeonnez à l'aide d'un pinceau la brioche.
Enfournez 30 minutes à 180°C.
A la sortie du four, nappez de confiture d'abricot (passez là au micro-ondes 30 secondes avec 1 c. à soupe d'eau pour la rendre plus liquide et facilement badigeonnable) et décorez avec des fruits confits en morceaux et du sucre en grains.

Galette tendre au caramel (3)
 Et si vous avez l'envie de goûter autre chose que les galettes et brioches de tradition, laissez vous tenter sur Internet par des recettes de gâteaux des rois aussi surprenantes les unes que les autres...

Sources :
(1) galette des rois frangipane par l'Atelier des Chefs 

(2) brioche des rois aux fruits confits par Hervé Palmieri 
(3) galette tendre au caramel publiée sur le Figaro Madame 

Fèves-santons en porcelaine