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mardi 11 juin 2019

Chemin de la Coudourière : aménagements

Le 25 août 2018 eut lieu l'inauguration de la requalification du chemin vicinal de la Coudourière. Depuis cette date ont été ajoutés, en divers endroits du chemin, trois pupitres d'information. L'un après la maison du Cygne, en se dirigeant vers le port, pour signaler qu'en ces lieux se trouvait le quartier des ouvriers des tuileries Romain Boyer. Il y a un siècle l'usine employait deux cent vingt ouvriers, dont certains étaient logés dans la cité ouvrière composée de deux bâtiments dotés d'un puits et d'un lavoir dont il ne reste aucun vestige.

Le pupitre d'information devant l'entrée du bois de la Coudoulière
Le panneau informatif sur le quartier des ouvriers des tuileries
Le second pupitre surplombe la partie nord du lac long, face à la copropriété Le Verdon. Il situe les emplacements des deux anciennes carrières d'argiles exploitées, l'une de 1902 à 1945, l'autre de 1939 à 1956.

Le pupitre d'information surplombant le lac long
Le panneau informatif sur les anciennes carrières d'argile
Le dernier pupitre se trouve en bout du chemin donnant sur le port de la Coudoulière qui jadis fut le port marchand des tuileries Romain Boyer.

Le pupitre d'information proche du port de la Coudoulière
Le panneau informatif sur l'usine et son port marchand
Le long du chemin, près de la maison du Cygne, le Pôle Arts Plastiques présente au fil du temps les oeuvres de photographes six-fournais sur des thèmes bien précis. Ce jour-là étaient exposés les travaux des écoliers de la commune, "artistes en herbe, public et créateurs de demain".

Exposition des photos sur les ateliers artistiques des enfants
Le chemin de la Coudourière longeant le mur où sont accrochées les photos
Les promeneurs empruntant le chemin rural ont été étonnés de ne plus pouvoir accéder aux deux étangs de part et d'autre de la voie. Ces étangs ne relèvent pas du domaine communal. Ils font partie intégrante d'une propriété privée appelée "Domaine de la Coudoulière", laquelle regroupe 19 copropriétés.

Afin d'autoriser l'accès des étangs aux seuls résidents du Domaine, deux portails motorisés avec clavier à code ont été installés, l'un en automne 2018, l'autre au printemps 2019.

Le portail coulissant installé en automne 2018 (lac de l'anneau)
Le portail coulissant installé au printemps 2019 (lac long)
Les canards paraissent moins perturbés et bénéficient d'une quiétude toute relative, avant l'arrivée proche des estivants !

Les canards paraissent moins perturbés...
Photos : RHP Collection

lundi 19 novembre 2018

Histoire d'une carte ancienne

C'est l'histoire d'une carte ancienne représentant les tuileries Romain Boyer, depuis son édition il y a 100 ans jusqu'à nos jours dans sa version colorisée.

Le téléchargement de cette carte postale en noir et blanc, sous une forme numérisée, m'a été autorisé par Mme Claudie Chambat avant la fermeture de son site Internet "Six-fournais.com". La carte, légendée "REYNIER - SIX-FOURS La Coudourière, Usine des Tuileries Romain Boyer", porte le n° 662. Elle doit approximativement dater de 1910. En bas à gauche de la photographie est apposé le sigle E.L.D symbolisé par une ancre marine traversée par un ruban porteur du sigle.


Il faut savoir que E.L.D. (Éditeur le Deley) fut l’une des plus grandes maisons d’éditions de cartes postales dans le premier tiers du XXème siècle. Elle fut fondée par Ernest Louis Désiré le Deley (1859-1917) et avait son siège au 127 boulevard Sébastopol à Paris, dans le 2ème arrondissement. L'entreprise, reprise par ses fils, a disparu entre 1925 et 1930.


L'idée était de restaurer l'image et de la coloriser pour lui donner un aspect moins vieillot.
Pour ce travail il faut utiliser un logiciel de retouche d'images (1) afin de réaliser diverses manipulations sur l'image originale numérisée, à savoir :
- effacement du cartouche contenant le nom du site.
- gommage des taches dues à l'humidité ou aux moisissures.
- augmentation ensuite du contraste et de la netteté de la photo.
- après avoir zoomé sur l'image et choisi l'outil "lasso, entourage un par un des éléments sélectionnés pour les coloriser avec la teinte souhaitée.
- même chose pour la partie "texte" avec un traitement spécial pour le mettre en valeur.
Il ne restait plus qu'à adoucir l'image tout en préservant les bords et ajouter un filigrane. Voici le résultat final.


Temps passé : environ 3 heures pour une personne maîtrisant le logiciel de retouche d'images.

Les personnes morales ou physiques désirant acquérir cette photo pour une utilisation non commerciale peuvent me contacter. Je me ferais un plaisir de leur communiquer une copie numérisée... sans le filigrane d'appartenance bien sûr !

(1) Logiciel utilisé : Corel Paint Shop Pro 2018 (version 20)

Photos : RHP Collection

dimanche 26 août 2018

Inauguration de la requalification du chemin de la Coudoulière

Le samedi 25 août 2018 a eu lieu l'inauguration de la requalification du chemin de la Coudoulière. Guidés par la musique des instruments en cuivre de la Philharmonique la Six-Fournaise dirigée par Gisèle Ghigo, les invités purent se rendre sans difficulté devant la seconde entrée de la Maison du Cygne menant au jardin remarquable.

Les invités devant la seconde entrée de la Maison du Cygne
La Philharmonique la Six-Fournaise dirigée par Gisèle Ghigo

Là avait été dressé un pupitre de conférence avec microphone où M. Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-fours-les-plages, put annoncer la fin des travaux réalisés sur l'avenue et le chemin de la Coudoulière, et souligner l'impact culturel et historique de cette voie allant de la Maison du Cygne au port de la Coudoulière, empruntée il y a un siècle par les tuiliers de la briqueterie Romain Boyer.

Conscient de l'apport touristique engendré par ces réalisations, M. le Maire a promis une présence renforcée de la police municipale sur cet accès public, traversant un domaine privé, et jusqu'alors surveillé par le service de gardiennage de l'ASLG (1).

Allocution de M. Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-fours-les-plages

Et M. le Maire de conclure par la réalisation de travaux complémentaires en 2019 sur la parcelle AV 1102.  Il s'agira de réhabiliter le parking provisoire en terre battue, en l'aménageant en un parking paysager, arboré et non bitumé (2).

Ensuite l'assemblée fut conviée à emprunter le chemin requalifié et admirer les réalisations faites : élargissement des voies, réfection des murs et murets existants, création de points d'eau potable pour se désaltérer et de bancs en briques pleines pour se reposer à l'ombre des arbres, etc.

Borne fontaine incongelable Bayard avec manivelle
Lavoir en pierre de forme hexagonale irrégulière
Muret restauré et chemin menant au bois de la Coudoulière

Une petite halte face à la copropriété le Verdon pour écouter à nouveau la fanfare qui avait pris place devant le garde-corps surplombant le lac long, et aussi admirer les nouvelles plantations et l'éclairage de la voie empreint de modernité.

La fanfare devant le garde-corps surplombant le lac long
Les plantations et luminaires face au Verdon
Les bacs de fleurs ont remplacé les barrières à tourniquets

Après être passée sous le porche orné de deux petites voilures, l'assemblée arriva sur la corniche de la Coudoulière, là où trône une architecture métallique blanche portant de grandes voiles d'ombrage ocrées rappelant les mâts et voiles des grands bateaux qui emmenaient autrefois tuiles et briques, du port de la Coudoulière vers Toulon ou Marseille.

Le groupe d'invités devant Port Helena

Puis le groupe se dirigea vers la Maison de la Mer où l'attendait un apéritif convivial, clôturant ainsi cette sympathique manifestation.

(1) Pour faciliter la circulation, ont été supprimées 4 barrières métalliques équipées de tourniquets, lesquelles ont été remplacées par de grands bacs fleuris, laissant de part et d'autre de grands espaces.
De ce fait et en l'absence de panneaux d'interdiction, cette voie est aussi fréquentée par des cyclomotoristes dont les manœuvres peuvent mettre en péril piétons, patineurs et cyclistes. De l'ancienne signalisation routière le long de cette voie ne subsiste que le vieux panneau aux couleurs délavées situé à l'angle du chemin et de l'avenue des Platanes.

L'ancien panneau interdisant aux véhicules motorisés d'emprunter le chemin

(2) M. le Maire a été formel : pas de bitume ou d'asphalte au sol. Des arbres seront plantés pour leur ombrage, sans spécifier s'ils viendront en complément et/ou en remplacement des pins existant dont ne veulent les riverains car ils ont poussé sauvagement, au hasard des graines emportées par le vent...

- Photos : RHP Collection

dimanche 22 juillet 2018

Travaux de requalification du chemin de la Coudoulière

Ces travaux de requalification du chemin rural et de l'avenue de la Coudoulière ont débuté, dans la seconde quinzaine de janvier 2018, par la défonce de l'enrobé du chemin de la Coudourière jouxtant le domaine et le bois municipal.


S'est ensuivie la remise en état des murs en briques et tuiles existant, avec l'apport de tuiles Guichard Carvin & Cie estampillées au symbole de l'abeille.


A la mi-février le chemin était fermé à la circulation. Un panneau indiquait aux usagers que la gêne occasionnée durerait jusqu'au 15 mai.


Les travaux de requalification des anciens murs délabrés se poursuivèrent jusqu'à début mars.


Parallèlement la réfection des trottoirs et de l'enrobé de l'avenue de la Coudoulière, de l'entrée du bois communal au chemin rural, commençait...


ainsi que les travaux sur le rond-point de retournement, en fin d'avenue de la Coudoulière.


Au préalable fut creusée sur plusieurs centaines de mètres une tranchée sur l'entier chemin pour y enfouir divers fourreaux dont ceux d'eau potable et de réseau électrique.


La réhabilitation du mur bordant le bois municipal étant achevée...


les ouvriers procédèrent au décaissement du trottoir, face à la copropriété Le Verdon.


Il fallut aussi ouvrir une brèche sur le grillage d'enceinte du domaine pour que les passants puissent aller du lycée professionnel au port de la Coudoulière en passant par le bois communal.


A la suite de quoi les travaux de décaissement des pavés de la portion de chemin comprise entre le croisement routier et la corniche de la Coudoulière purent commencer.


Ces travaux de requalification du chemin de la Coudourière auraient du se terminer à la mi-mai, mais ils ont été mis en stand-by pendant plus d'un mois, au grand dam des usagers, puis ont repris le mois suivant.
 
Face au Verdon, après la réalisation des revêtements de l'allée piétonnière et de la route, le mur en pierre au dessus du lac long fut démoli et remplacé par un garde-corps métallique.


La partie basse du chemin piétonnier menant à la mer était à la mi-juillet entièrement réalisé, comme à l'ancienne, avec la partie centrale en briques pleines, destinée à favoriser l'écoulement des eaux pluviales vers la corniche.


Une infrastructure tubulaire, en attente de ses voiles d'ombrage, a aussi été posée et suscité la curiosité, non seulement des touristes, mais aussi des six-fournais qui n'avaient pas consulté le projet de requalification.


Dans la partie haute, seul le terre-plain central en briques roses était maçonné. Il ne reste plus qu'à y réaliser l'enrobé de part et d'autre. Ainsi les passants n'auront plus à prendre un chemin détourné pour se rendre de la maison du Cygne au port de la Coudoulière.


Les travaux de requalification vont donc se poursuivre le reste de l'été et s'achever probablement au début de l'automne.

Quant à moi, il ne me reste plus qu'à vous donner rendez-vous pour l'inauguration de fin des travaux en présence de Monsieur le Maire de Six-fours-les-plages. Ce sera l'occasion de vous présenter, après cette manifestation culturelle et architecturale, les photos des réalisations apportées à la réhabilitation de cet ancien chemin rural menant de la maison du directeur des tuileries Romain Boyer au port de la Coudoulière, d'où partaient vers Toulon et Marseille les bateaux chargés des tuiles de la Coudoulière...

Photos : RHP Collection

vendredi 1 juin 2018

La Maison du Cygne

Située dans la forêt communale de la Coudoulière, la Maison du Cygne, qui date du début du XXème siècle, était la maison du directeur des tuileries Romain Boyer. Elle est faite de pierres de taille, avec des encadrements de briques vernissées et un toit de tuiles. Cette maison doit son nom au cygne en argile cuit qui orne le fronton de sa porte palière.

L'ancienne maison du directeur des tuileries Romain Boyer
 
Aujourd'hui la Maison du Cygne est un lieu d’exposition de peintures et sculptures d’art contemporain qui a reçu le label pôle d’excellence pour la valorisation des arts plastiques. Ne manquez pas de visiter le jardin botanique et la roseraie attenants à la maison. Entrée gratuite.

Plus de photos de la Maison du Cygne

Le Cygne, symbole de la marque des Tuileries Romain Boyer
Porte palière surplombée du cygne en terre cuite
Le lavoir
Le balcon
Le carrelage au sol
Le toit aux décors de terre cuite

Attribution du label de Jardin Remarquable

Le vendredi 1er juin 2018, M. le Maire de Six-fours-les-plages a inauguré la plaque attribuée par l'Etat à la Maison du Cygne certifiant le label de Jardin Remarquable pour une durée de 5 ans. Les jardins de la Maison du Cygne rejoignent ainsi les 419 parcs remarquables français ayant obtenu ce label.

Label "Jardin Remarquable"



samedi 24 janvier 2015

Les ouvriers des tuileries

Le but de cet article est de recenser au fil du temps les travailleurs de l'argile ayant habité le quartier de la Coudoulière. Si ce quartier est de nos jours densifié, il n'en fut pas de même à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, ce que nous allons démontrer par l'étude de divers recensements de population.

Recensement de 1896

Il y avait 18 maisons à la Coudoulière dont 13 étaient habitées et 5 occupées par des tuiliers :
- 1) ROS Joseph, tuilier, 33 ans ; COPPOLA Antoinette, 23 ans, son épouse ; Marie-Rose, 5 ans, leur fille.
- 2) DECUGIS Magloire, propriétaire, 80 ans ; MARTINENCQ Sophie, son épouse, 73 ans. Ils logeaient DELONEAU François, 54 ans, leur neveu, tuilier, ainsi que 5 manœuvres italiens à la tuilerie : BONAVENTURE François, 28 ans ; GIORDANO Giordani, 29 ans ; LARIZO Giovanni, 23 ans ; ODDERO André, 29 ans et GIORDANO Baptistin, 25 ans.
- 3) MARTINENCQ Reine, propriétaire, 64 ans ; COUPINY Toussaint, 34 ans, tuilier, son fils ; COUPINY Héloïse, 39 ans, sa fille aînée ; COUPINY Virginie, 22 ans, sa fille cadette, ainsi que 2 manœuvres italiens à la tuilerie : ABBE Joachim, 22 ans et CORTOLA Louis, 23 ans.
- 4) MEIFFREN Philippine, propriétaire, 72 ans, veuve ; DECUGIS Baptistin, 36 ans, son fils, tuilier ; MICHEL Sophie, 27 ans, épouse de ce dernier; DECUGIS Adeline, 10 mois, leur fille.
- 5) ETIENNE Elie, 65 ans, retraité ; AUZET Pauline, 57 ans, sa femme ; ETIENNE Clairin, 32 ans, tuilier, leur fils ; ROSSY Thérèse, 30 ans, femme de ce dernier.

Recensement de 1901

Les 18 maisons étaient toutes habitées. C'est l'année où est édifiée l'usine des Tuileries Romain BOYER. C'est aussi l'année où on commença à recruter une main d'œuvre italienne, surtout piémontaise, habituée aux travaux rudes et physiquement éprouvants que désertent les français.

Il ne reste plus qu'un seul tuilier à la Coudoulière. MEIFFREN Philippine étant décédée, c'est son fils DECUGIS Baptistin, 41 ans, tuilier qui est chef de famille ; son épouse MICHEL Sophie a 32 ans, et leur fille DECUGIS Adeline, 6 ans.

Recensement de 1906

En 5 ans, le nombre de maisons à la Coudoulière a doublé car l'usine est en plein développement. 37 habitations réunissaient 153 personnes.
Voici les foyers dont le chef était tuilier :
-1)  BOTTY Aureste, 40 ans, natif de Marseille ; CHAVE Marie, 35 ans, son épouse ; BOTTY Thérèse, 2 ans, leur fille.
- 2) CAMUSSO Carlo, 29 ans, italien ; BELLYSIO Victor, 19 ans, italien, son ami, également tuilier.
- 3) VEGLIO Louis, 37 ans, italien ; ROUX Elisabeth, 30 ans, son épouse.
- 4) MASSARELLI Louis, 32 ans, italien ; FRANCHELLA Amabiline, 23 ans, son épouse.
- 5) pensionnaires italiens et tuiliers chez les CAVERNI : DELPHINO Pierre, 26 ans, PISSONE Barthélémy, 20 ans et GAVORTO Charles, 36 ans.
- 6) BOSCHI Mariani, 47 ans, italien ; BOSCHI Isola, 45 ans, son épouse ; BOSCHI Joseph, 18 ans, aussi tuilier, leur fils ainsi que 3 autres enfants mineurs.
- 7) D'ANGELO Hyacinthe, 38 ans, italien ; D'ANGELO Delphine, 28 ans, son épouse ; D'ANGELO Marcel, 4 ans, leur fils.
- 8) BACQUINI Hector, 38 ans, de Marseille ; PUGET Augustine, 34 ans, son épouse.
- 9) BETTI Gabriello, 36 ans, italien ; BRENDANI Ida, 34 ans, son épouse ; BETTI Louise, 5 ans et Catherine, 1 an, leurs filles.

Dans ce recensement, on constate qu'il y a beaucoup de journaliers, manœuvres et terrassiers italiens, et aussi des français qui exerçaient les métiers d'ajusteurs, maçons, forgerons, charretiers, camionneurs, cochers, chauffeurs, mécaniciens, jardiniers et fermiers.

Sont également recensés le directeur (LANATA Marius, né à Marseille), un ingénieur (BROHN Eugène, de Barr en Alsace), un chimiste (DIEULOUFET Etienne, de St-Elme), un comptable (MARC Grégoire, de Marseille) et un modeleur (DUFRENE Georges, d'Autun en Bourgogne) qui travaillaient dans les bureaux attenants à l'usine.

Recensement de 1911

Toujours 37 habitations, mais avec une population de 155 personnes (+2) par rapport au précédent recensement.

Les nouveaux tuiliers sont VAVIERE Félix, 19 ans, de Signes ; FREDIANI Léon, 25 ans, d'Italie ; CRAVERI Charles, 27 ans, d'origine italienne, venant des tuileries de Marseille St-Henri ; PELLIGRINI Fioranti, 36 ans, BANDINI Gino, 26 ans, PANATI Gustave, 22 ans et BOTTALLO Mario, 18 ans, tous quatre italiens.

Ont perdu leur statut de tuilier : CAMUSSO Carlo, 44 ans, italien qui est recensé comme journalier, nouvellement marié et père d'une fille, Santina, 1 an, née à Six-fours ; BETTI Gabriello, 41 ans, italien qui est recensé comme journalier et dont la situation familiale est inchangée depuis 1906.

A l'exception de D'ANGELO Hyacinthe, 43 ans, italien, les autres tuiliers recensés en 1906 ont quitté le quartier de la Coudoulière. Un nouvel habitant est recensé: il s'agit de ROUX Adolphe, ingénieur, 64 ans, de Roquevaire.
 
Recensement de 1921 (mise à jour du 24-02-2024)
 
A la Coudoulière, il y a 52 foyers totalisant 247 âmes, soit 92 habitants de plus qu'au recensement précédent.

Les nouveaux tuiliers sont BANCHIERO Angélini, de nationalité italienne, 45 ans, et ses deux fils Noël et Marius, âgés respectivement de 21 et 16 ans ; BERNE Lucien, 19 ans, né à Sanary ; AUDIBERT Augustin, 19 ans, de Six-fours ; GABRIELI Fortuné, 20 ans, et son frère Marius, 17 ans, tous deux de Six-fours, et MAS Joseph, 58 ans, de la Garde. D'ANGELO Hyacinthe, 53 ans, journalier, a perdu son statut de tuilier au profit de son fils Marcel, 20 ans, né à Marseille.

On remarquera que FREDIANI Léon, 35 ans, de nationalité italienne, recensé en 1911, exerce toujours son métier de tuilier à la Coudoulière. Certains tuiliers habitent dans d'autres quartiers tels que BOTALLO Pascal, 37 ans, italien, qui habite Agasse ; MARAZZO Vincent, 33 ans, qui habite à Aussel ; BONIFACINO Léon, 25 ans, né à Marseille, qui vit à Curet, et MICOULIN Henri, 19 ans, né à Six-fours et habitant à Sardine.

A noter que le directeur de l'usine, CROZET Joseph, 42 ans, né à la Ciotat, habitait ce que sera plus tard la Maison du Cygne.

Mais au quartier de la Coudoulière, il n'y avait pas que des tuiliers. On y a recensé également 1 ingénieur civil, 31 journaliers, 10 domestiques, 1 ajusteur mécanicien, 1 camionneur, 1 ouvrier de l'arsenal, 1 chauffeur, 1 maréchal-ferrant, 2 électriciens, 5 terrassiers, 1 maçon, 1 céramiste, 1 restaurateur, 1 boulanger, 4 agriculteurs, 15 cultivateurs, 2 jardiniers, 1 métayer et 1 berger.
 
En cette année de 1921, Six-fours comptait 884 maisons et sa population était de 3275 habitants dont 2615 français et 660 étrangers.
 

Suivons le parcours de D'ANGELO Hyacinthe, né en 1868 à Lucca, en Toscane. Le recensement de 1906 nous apprend que Hyacinthe et son épouse USSEGLIO-LAVERNA Maria Delfina, née en 1880, habitaient à la Coudoulière avec leur enfant Marcel, né à Marseille en 1901. Jusqu'en 1926, date du recensement, la famille s'est agrandie avec la naissance à Six-fours de Marie Louise Léonie le 17/02/ 1916, de Yolande Marie le 5/02/1919 et d' Emilienne Honorine le 10/12/1922. Par contre, lors du recensement de 1931, la famille n'est plus répertoriée à la Coudoulière. Elle vit désormais au quartier de Nans. Hyacinthe est toujours journalier et son fils Marcel aide comptable, tous deux chez R.B. (Romain Boyer ?). Ainsi va la vie...

Plan de la Coudoulière présentant l'usine Romain BOYER, les logements et les gisements d'argile
 
Toujours est-il qu'en 1914, juste avant la guerre, c'étaient 80 personnes (travailleurs italiens et leur famille) qui furent logés dans la cité ouvrière attenante à l'usine, laquelle comptait 220 ouvriers, dont 210 d'origine italienne.

La neutralité de l'Italie dans le premier conflit mondial, puis son engagement dans la Triple Entente (France, Russie, Royaume-Uni) fit que plusieurs travailleurs italiens des tuileries partirent combattre les allemands, les austro-hongrois et les bulgares, sans compter ceux qui avaient été naturalisés français et qui combattirent pour la France. Certains revinrent, d'autres non.

Photos des ouvriers des Tuileries Romain BOYER 

Mme Claudie CHAMBAT, webmestre du site Six-fournais.com, m'ayant fait part de son intention de fermer son site Internet, j'ai - avec son autorisation - téléchargé sur mon ordinateur quelques photographies anciennes des tuileries Romain BOYER et des ouvriers qui y travaillaient. Ce sont ces photographies que je vous livre en espérant que vous pourrez mettre un nom sur le visage des ouvriers et de leur famille et de les tirer de leur anonymat.

Ouvrier manœuvrant un tracteur
Entrée des wagonnets dans l'usine
Jean JARDET, du quartier de Chrestian, au tour de potier
La famille D'ANGELO
De gauche à droite : GRAMI, DI PIAZZA, Albert JARDET, Paul HOLLAND et François JARDET
Fernand DURBIANO, Augusto GILLO, Tullio CARLI, Paul ARMAND, M. TIRATI, Paul HOLLAND et M. FIORI
Au fond : Noëlie GASTALDI et Rosette DALMAS
Debout : Alice GARON, inconnue, Niaie d'ANGELO, Victorine LORENZI, Geneviève PIAT, Claire RIVOIRA, Claire LORENZI et Jeannette VERDASTRI ; Accroupis : Toine T... et inconnu
Ouvriers et leur famille
Ouvriers et leur famille
Les enfants des ouvriers des Tuileries Romain BOYER
Ouvriers et leur famille
Ouvriers en train de casser la croûte
Ouvriers et leur famille devant l'usine

Voir aussi sur ce blog :

- les images colorisées des Tuileries Romain Boyer à la Coudoulière
- l'argile de la Coudoulière, trois siècles d'histoire
- la Maison du Cygne, ancienne demeure du directeur de l'usine