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jeudi 1 février 2018

Origines de la chandeleur et des crêpes

La Chandeleur se fête le 2 février et a une origine païenne. Son nom vient du mot chandelle. En effet, à l’origine, la Chandeleur vient de l’expression latine « festa candelarum » qui signifie « fête des chandelles », car la bénédiction des cierges se déroulait ce jour là.

La fête des chandelles

D’après la coutume, les paysans parcouraient les champs en portant des flambeaux pour purifier la terre avant de la semer. La tradition voulait que l’on fasse des crêpes avec la farine de l’année précédente, symbole de prospérité pour l’année à venir.

Au V e siècle, le pape remplace cette fête par la Présentation de Jésus au temple, soit 40 jours après la naissance du Christ. En présentant Jésus au temple de Jérusalem au rite du rachat, Marie l'offre à Dieu, reconnaissant ainsi le droit de propriété totale du Seigneur sur le Messie. Par cette action elle se dépouille du droit de propriété maternelle sur son Fils.

Présentation de Jésus au Temple (Andrea Mantegna, 1465)

Historique de la Chandeleur

* Pour les Hébreux, cette fête était prédéfinie par la loi de Moïse qui imposait que soient présentés au temple, la mère et son enfant, 40 jours après la naissance de ce dernier. Cette fête de la présentation de l’enfant devint la fête de la lumière lorsque Jésus fils de Marie, né le 25 décembre, considéré par les rois Mages comme la lumière venant éclairer l’obscurité du monde, fut présenté au temple vers le 2 février du calendrier julien.

* La toute nouvelle Eglise de Rome, qui avait décidé de récupérer les prestiges, balaya d’un revers de main tous les usages ancestraux et coutumes païennes pour les remplacer par des fêtes religieuses catholiques. Ce fut donc, à la fin du V e siècle, en 494, que le pape Gélase Ier qui, délaissant les fêtes celtiques d’Imbolc et celles des Lupercales romaines, décida que seule la date du 2 février du calendrier Julien soit retenue pour fêter le rite hébraïque de la lumière, à la manière pratiquée en occident, c’est-à-dire en portant des torches en procession. Lorsque les processions entraient dans l’église, le bon peuple, en voyant qu’on remplaçait les torches par des chandelles, appela cette fête : la fête des chandelles. D’autant que pour tenir ses ouailles sous sa coupe, l’Eglise de Rome fit bénir toutes ces chandelles en leur attribuant des vertus de bon augure, telles que celle de repousser la diable, de protéger la maison et la famille, de réussir les semailles pour une belle récolte l’été suivant, etc. Chacun se devait donc d’avoir en son foyer une chandelle bénie en ce jour de fête.

* Il ne restait plus qu'à trouver un symbole à tous ces bienfaits de la chandeleur ! Justement, les paysans avaient là sous la main, en ce début de VI e siècle, le restant de froment provenant du battage de la dernière moisson, et comme il fallait faire de la place pour engranger celui qui proviendra de la prochaine récolte, il serait de bon ton d’employer ce restant à cette occasion. En plus, en ce début de février, on avait les premières pontes généreuses de la basse-cour : de bons œufs de poules qu’il fallait bien consommer ! Qui eut l’idée de faire avec ce froment moulu en farine, de l’eau et des œufs, une fine galette de couleur dorée ressemblant au soleil tant espéré, vénéré par les Celtes, les Romains et bien d’autres peuples ? Nul ne le sait, mais une chose était certaine, la crêpe venait de naître !

Sources : http://www.les-voies-libres.com/articles/histoires-de-la-chandeleur-et-des-crepes-1

Crêpes au froment

Aujourd’hui, on connaît surtout la Chandeleur en tant que jour des crêpes. Par leur forme ronde et dorée, elles rappellent le disque solaire, évoquant le retour du printemps après l’hiver sombre et froid. Il existe toute une symbolique liée à la confection des crêpes.

La symbolique :

* On fait ainsi parfois sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche, afin de connaître la prospérité pendant toute l’année. Le but est évidemment que la crêpe retombe correctement dans la poêle.

* On dit aussi que la première crêpe confectionnée doit être gardée dans une armoire et qu’ainsi les prochaines récoltes seront abondantes.

* À l’occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devraient être allumées.

* La tradition demande aussi de ne ranger la crèche de Noël qu’à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël.

* Mais la Chandeleur est surtout une belle occasion de réunir tous les membres de votre famille pour passer un moment agréable entre enfants et adultes. La participation de tous donne une ambiance chaleureuse à cette petite fête familiale. L’idéal est de réunir les enfants vers 16h pour qu’ils puissent préparer la pâte. Puis, comme il faut la laisser reposer pendant environ 1h, vous pouvez occuper ce temps d’attente avec des petits jeux auxquels tous pourront jouer. Quand le délai de repos de la pâte est passé, c’est le grand moment. Chacun à son tour doit tenter de réussir au mieux les crêpes en les faisant sauter et les rattraper dans la poêle. Celui qui fait tomber sa crêpe a un gage : à vous d’imaginer des petits gages amusants et festifs.

Une fois que les crêpes sont faites, chacun pourra les parfumer à son goût : crêpes au sucre, à la confiture, aux fruits séchés et au miel, à la compote de pommes, au chocolat… Comme la Chandeleur est aussi la fête des bougies, prévoyez des petites lanternes colorées et des bougies pour illuminer la cuisine.

Sources : http://www.chretiensaujourdhui.com/vivre-les-fetes/chandeleur/

Crêpes au froment roulées

D'où viennent les crêpes ?

Il existe plusieurs explications pour cette grosse galette, cuite à l’origine sur une pierre chaude. La crêpe remonterait à 7000 ans avant Jésus Christ. On raconte aussi que le Pape Gélase 1er réconfortait les pèlerins arrivés à Rome avec des crêpes. C’est au XIII e siècle qu’elle est apparue en Bretagne, d’abord au sarrasin, puis au froment. Il s’agit donc un plat très ancien. Sur le plan symbolique, sa forme évoque le soleil de retour après les longues nuits d’hiver.

Recette des crêpes au froment

Ingrédients pour 8 crêpes :
– 250g de farine,
– 4 œufs,
– un demi-litre de lait,
– 1 pincée de sel,
– 50 grammes de beurre,
– 1 sachet de sucre vanillé,
– 1 cuillère à soupe de rhum (5 cl),
– 1 verre de bière.

Préparation :
* Verser la farine et les œufs dans un saladier. Puis progressivement ajoutez le lait, tout en mélangeant avec votre fouet.
* Surtout ne mélangez pas la farine et les œufs avant de mettre le lait, vous obtiendriez une sorte de pâte bien difficile à mélanger au lait.
* Ajoutez la bière, puis le sucre vanillé, et la pincée de sel.
* L’idéal serait de laisser la pâte reposer une heure au réfrigérateur.
* Huilez légèrement le fond d’une poêle, et versez une bonne demi-louche de votre pâte à crêpe que vous faites cuire pendant 1 à 2 minutes par face.
* Pour retourner vos crêpes, commencez par décoller les bords. Quand vous voyez que la crêpe peut se décoller en entier, faites la sauter d’un coup sec. Si vous n’y parvenez pas, utilisez tout simplement une spatule pour les retourner.
* Mettez l’enrobage que vous souhaitez (chocolat, confiture, crème de châtaigne, sucre, citron pressé, etc.) et pliez la en quatre.

Sources : http://www.chretiensaujourdhui.com/les-recettes/les-crepes-de-la-chandeleur/

Crêpes au froment nappées de chocolat

Comment faire des crêpes tout en s'attirant la bonne fortune ?

* Une vieille coutume veut qu'à mi-cuisson, vous fassiez sauter une crêpe de la main droite en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Si vous réussissez à la rattraper correctement dans la poêle, l'année sera prospère !

* Plusieurs proverbes sont liés à la Chandeleur, certains plus pertinents que d'autres. Moi, je n'en retiendrai qu'un seul : "À la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur".
Alors du beau temps en perspective ? On le saura demain, 2 février !!!

Comment faire des crêpes en s'attirant la bonne fortune ?

Comment réussir la pâte à crêpe ?

Voici les conseils de Bertrand Denis, maître crêpier et fondateur de l'École Maître Crêpier de Rennes, pour réussir de belles crêpes. Son premier conseil, quand vous réalisez votre pâte à crêpe, est de séparer les ingrédients humides (lait, œuf, eau, bière) des ingrédients secs (farine, sel, sucre). Commencez par mélanger la farine fluide avec le sel et le sucre. Dans un autre plat, battez les œufs et le lait, puis selon la recette, ajoutez de la bière, de l’eau de fleur d’oranger, du rhum... Incorporez ensuite doucement les ingrédients humides dans les secs (faites un creux au milieu de la farine) en prenant soin de mélanger au fur et à mesure, de préférence avec un fouet, même électrique (mais battement le plus lent).

Pâte à crêpe : faut-il vraiment la laisser reposer ?

Le temps de repos de la pâte à crêpe est primordial pour réussir de belles crêpes. Il faut compter au minimum 1h pour la pâte à crêpe de froment - pour permettre au gluten d’absorber l’humidité -, et au moins 5h pour la pâte à galette de sarrasin, afin d'activer la fermentation du blé noir. Pour une poêle à crêpe de 26/28 cm de diamètre, comptez environ 6 à 7 cl de pâte à crêpe. Une belle crêpe doit être fine et ne pas dépasser 3 mm d’épaisseur.

Poêle à crêpe : quelle température de cuisson ?

Votre poêle à crêpe doit être très chaude : 220°C pour une crêpe de froment et 250°C pour une galette de sarrasin. Autant dire que vous ne pouvez pas cuire ces dernières sur des appareils du type crêpe-party. Pour vérifier si votre poêle à crêpe est chaude, il suffit d’y faire tomber quelques gouttes d’eau. Si ça grésille c’est bon, si l’eau s’évapore, c’est trop chaud ! Pensez à bien graisser votre poêle, de préférence à l’huile de pépins de raisin, qui supporte mieux les températures élevées.

Pâte à crêpe : combien de temps peut-on la conserver ?

La pâte à crêpe au froment se conserve au maximum 48h. Pas plus de 24h pour la pâte à galette de sarrasin. Le mieux est donc de cuire toutes vos crêpes d’un coup, de les laisser refroidir et ensuite de les empiler et de les recouvrir de papier cellophane.

Rappel des ingrédients pour réaliser 30 à 35 crêpes sucrées : 1 kg de farine fluide - 6/8 œufs - 20 g de sel fin - 1,8 litre de lait entier - 50/100g de sucre en poudre - 50 g de beurre fondu.

Sources : https://www.quiveutdufromage.com/ar-l-art-de-reussir-ses-crepes-par-un-maitre-crepier-breton


La réalisation des crêpes n'ayant plus de secret pour vous, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon appétit, entre amis ou en famille !!!

Illustrations : images du WEB

Le 2 février, jour de la Chandeleur

Lancer de crêpe réussi de la main droite avec une pièce de monnaie dans l'autre main

Mission accomplie ! A votre tour maintenant...

OUPS !!!

Avec l'aimable autorisation de John Wilhelm, passionné à temps complet de photographie depuis qu'il est entré dans le monde de Photoshop. Je vous invite à venir découvrir sur son site les magnifiques photos qu'il a réalisées, empreintes de beauté, d'humour et de poésie : http://www.johnwilhelm.ch/

mardi 16 janvier 2018

Épiphanie et galette des rois

L'origine païenne de l'Épiphanie remonterait à la Rome antique où avait lieu à cette époque de l'année la fête des 12 dieux épiphanes ou dieux olympiens ainsi que la fête de la Lumière. Cette date correspondait aussi aux Saturnales, autre fête païenne qui durait 7 jours pendant lesquels la hiérarchie sociale pouvait être brocardée et parodiée.

Dans l'Église latine, l'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre le Messie recevant la visite et l'hommage des rois mages. En France, elle est fêtée le deuxième dimanche après Noël, selon une règle instaurée dès 1802 par un décret du cardinal Caprara, légat du pape Pie VII. Jusqu'à la fin du IVe siècle, l'Épiphanie était la grande et unique fête chrétienne "de la manifestation du Christ dans le monde".

Adoration des rois mages - Mattheus Stomer (entre 1600 et 1650)
Cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'enfant Jésus par les "mages", relatée dans l'Évangile selon Mathieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de "savants venus d'Orient", la tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages, nommés Gaspard, Melchior et Balthazar.

Adoration des rois mages - Sandro Botticelli (entre 1475 et 1476)
Diverses coutumes sont observées en cette occasion. En France, depuis le Moyen Âge, une "galette des Rois", gâteau contenant une fève, était partagée le jour de l'Épiphanie qui était célébrée le 6 janvier. La tradition voulait que l'on partageât la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée "part du bon Dieu", "part de la Vierge" ou "part du Pauvre", était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.

La part du pauvre - anonyme (années 1920)
Celui qui trouvait la fève, dans sa part de galette, était surnommé "roi". On tirait le gâteau des rois même à la table de Louis XIII. Les dames de la cour qui tiraient la fève devenaient reines de France d’un jour et pouvaient demander au roi un vœu dit "grâces et gentillesse". Mais Louis XIV, le Roi Soleil, lassé des sollicitudes fantasques de ces reines d'un jour, fit abolir cette coutume.

Le roi boit - David Teniers le Jeune (1690)
De nos jours la traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois. La personne ayant trouvé la fève est symboliquement couronnée roi et se doit d'offrir la prochaine galette. Lorsqu'il y a un sujet, celui qui l'a tiré sera couronné "reine" et se devra d'offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon sa bourse).

Dans le Sud de la France, la galette à la frangipane est remplacée par une brioche en forme de couronne et couverte de sucre granulé, parfois garnie de fruits confits. Il s’agit d’une pâte briochée aromatisée à l’essence de fleur d’oranger, en forme de couronne, avec des morceaux de fruits rouges sur le dessus et du sucre. 

Mais êtes-vous galette ou brioche ? Pour chacun de ces deux succulents gâteaux, je vais vous en donner la recette glanée sur le Net, parmi les nombreuses recettes proposées.

Galette frangipane (photo du Net)
Recette de la galette frangipane (1)

Ingrédients pour la crème pâtissière : 2 jaunes d'oeufs, 60 g sucre en poudre, 30 g de farine de blé, 25 cl de lait 1/2 écrémé.
Porter le lait à ébullition. Blanchir les oeufs entiers avec le sucre, puis ajouter la farine et le lait bouillant. Remettre le tout dans la casserole et cuire pendant 3 min dès reprise de l'ébullition. Verser ensuite la crème dans un plat garni de film alimentaire et la laisser refroidir pendant 1 heure.
Ingrédients pour la crème d'amande : 60 g de beurre doux, 4 oeufs, 150 g de poudre d'amande, 100 g de sucre en poudre.
Blanchir 4 jaunes d'oeufs avec 100 g de sucre, ajouter la poudre d'amande et le beurre fondu puis mélanger. Détendre la crème pâtissière bien froide au fouet, ajouter la crème d'amande et mélanger. Remplir ensuite une poche à douille de ce mélange.
Ingrédients  pour le montage : 2 rouleaux de pâte feuilletée, 1 jaune d'oeuf, 2 cl d'eau.
Fouetter le jaune d'oeuf avec un peu d'eau pour réaliser la dorure. Découper la pâte en deux disques. Passer un peu de dorure sur le bord du 1er disque de pâte, puis le garnir de crème sur 1 cm d'épaisseur (ne pas oublier la fève).  Poser ensuite le 2e disque dessus et bien souder les bords. Marquer les bords en les quadrillant avec la lame d'un couteau, dans un sens puis dans l'autre. Dorer le dessus et laisser reposer au frais pendant 1/2 heure. Dorer de nouveau et décorer avec la lame d'un couteau. Enfourner ensuite à 180 °C pendant 40 minutes. Laisser tiédir avant de déguster.

Brioche des rois aux fruits confits (photo du Net)
Recette de la brioche aux fruits confits (2)

Ingrédients : 300 g de farine, 75 g de sucre, 75 g de beurre à température, 2 oeufs, 1 pincée de sel, 1 sachet de levure de boulanger, le zeste d'une orange ou d'un citron, 2 cuil. à soupe d'eau de fleur d'oranger, 200 g de fruits confits, confiture d'abricot, 3 cuil. à soupe de sucre grain.
Recette :
Mettez dans un bol les 2 oeufs battus, le beurre, 2 c. à soupe d'eau de fleur d'oranger, le zeste d'orange, une pincée de sel, le sucre, et mélangez bien.
Ajoutez la farine et la levure de boulanger et commencez à pétrir, en tout 10 minutes.
Laissez la pâte lever à température ambiante, couverte d'un torchon, pendant 1 heure.
Lorsque la pâte a levé, pétrissez-la à la main pour chasser l'air, et formez un long boudin que vous disposez dans votre moule à savarin (n'oubliez pas d'y glisser une fève !).
Laissez la pâte lever dans le moule 45 min à une heure, et préchauffez le four à 180°C.
Battez un oeuf entier avec une pincée de sel (qui va liquéfier l'oeuf) et badigeonnez à l'aide d'un pinceau la brioche.
Enfournez 30 minutes à 180°C.
A la sortie du four, nappez de confiture d'abricot (passez là au micro-ondes 30 secondes avec 1 c. à soupe d'eau pour la rendre plus liquide et facilement badigeonnable) et décorez avec des fruits confits en morceaux et du sucre en grains.

Galette tendre au caramel (3)
 Et si vous avez l'envie de goûter autre chose que les galettes et brioches de tradition, laissez vous tenter sur Internet par des recettes de gâteaux des rois aussi surprenantes les unes que les autres...

Sources :
(1) galette des rois frangipane par l'Atelier des Chefs 

(2) brioche des rois aux fruits confits par Hervé Palmieri 
(3) galette tendre au caramel publiée sur le Figaro Madame 

Fèves-santons en porcelaine
 

mardi 20 juin 2017

Comment cuisiner le black-bass ?

C'est la question que m'ont posée plusieurs personnes, après m'avoir demandé si ce poisson d'eau douce était comestible ou non. Non seulement le black-bass ou perche noire est comestible, mais sa chair est savoureuse, comme un grand nombre de carnassiers tels la perche commune, le sandre et le brochet qui peuplent nos eaux douces, ou la perche du Nil qu'on trouve dans le commerce sous forme de filets surgelés. Il suffit de connaître une bonne recette accommodant un de ces poissons pour l'adapter aux black-bass, qui, rappelons-le, est un poisson originaire du nord du continent américain importé dans nos lacs pour sa combattivité lorsqu'il est pêché... et aussi pour sa chair comme on va le voir plus loin.


Plus difficile est la capture d'une belle perche noire (Micropterus salmoides) d'environ 1 à 2 kg, car on ne trouve pas ce poisson dans le commerce. Je ne vous parlerai pas ici des méthodes de pêche des black-bass, ce que vous trouverez dans les précédents articles de ce blog. Donc après l'avoir pêché, laver le poisson à l'eau claire dans un évier pour le débarrasser des détritus d'algues qui pourraient souiller sa chair lors de la découpe.


Contrairement aux autres poissons à écailles, le black-bass ne s'écaille pas. Il se pèle... comme une sole, à la seule différence que sa peau est plus épaisse et qu'elle nécessite donc une certaine technique. Avec un couteau bien effilé, pratiquer une entaille sur le dos du poisson, de la tête vers la queue, puis inciser les nageoires dorsales afin de les enlever. Faire de même sur la partie ventrale du poisson : incision longitudinale et enlèvement de la nageoire ventrale.


Avec un chiffon, se saisir de la peau du milieu du dos et tirer vers la nageoire caudale pour la décoller, puis en direction de la tête. Faire de même avec le côté opposé. Avec le couteau, inciser la chair au plus près de la tête et des nageoires pectorales de façon à désolidariser la chair de la peau. Ensuite, vous n'avez plus qu'à lever les filets comme pour tout autre poisson, en passant la lame effilée le long de l'arête centrale. Les rincer à l'eau froide et les sécher sur une serviette.


Dans une casserole, préparer un court-bouillon composé d'eau salée, de grains de poivres divers (5 baies), d'une carotte coupée en morceaux, d'un oignon planté de 2 clous de girofle et éventuellement d'un bouquet garni. Porter à ébullition pendant 1/4 d'heure puis laisser reposer. Quand le court-bouillon est tiède, le filtrer puis le mouiller avec un verre de vin blanc sec avant de le remettre sur le feu. Aux premiers frémissements, incorporer les filets de poisson et les faire cuire brièvement à petit feu. Une fois pochés, retirer les filets et les disposer sur un plat. Faire réduire le court-bouillon sur le feu, puis lier la sauce avec de la fécule de maïs (Maïzena) afin de l'épaissir, avant d'incorporer la crème fraîche allégée.


Verser sur les filets la sauce obtenue dans laquelle vous aurez ajouté des câpres. Garnir de quelques bonnottes (pommes de terre précoces) de Noirmoutier persillées. 


Sur le Web vous trouverez d'autres recettes à base de sauce tomates, champignons et lardons et de sauces toutes prêtes, mais c'est la sauce courte à la crème fraîche que je préfère. Nos amis québecquois, grands pêcheurs d'achigans, savent cuisiner ce carnassier et nous proposent différentes recettes, comme celle du black-bass à la fondue d'échalotes que vous trouverez sur le site de Distribution Christfish

Bon appêtit... et à bientôt pour d'autres recettes.

Photos : RHP Collection.

vendredi 24 janvier 2014

Les mantecados

Je me rappelle qu'étant enfant, ma mère confectionnait à l'occasion des fêtes de fin d'année des mantecados, succulents gâteaux sablés dont mon frère et moi raffolions. Avant de vous donner la recette de ces gâteaux, il serait intéressant d'en découvrir les origines car des polémiques divisent les historiens sur la ville, en Espagne bien sûr, où auraient été créés les premiers mantecados.

Estepa et Antequera, les capitales du mantecado andalou
Un peu d'histoire : Certains affirment que les mantecados viennent d’Antequera, et d’autres qu'ils viennent d'Estepa. Les uns se basent sur une fresque très ancienne, faisant clairement référence aux mantecados, trouvée à Antequera, ville où des ateliers de fabrication fournissaient à l'époque la Maison royale espagnole. Les autres disent qu'Estepa, ayant été le berceau du mantecado, en est devenue naturellement la capitale mondiale, chiffres à l'appui, avec une production annuelle de 20 millions de kilos soit plus de 40% de la production nationale, qu'elle soit de fabrication artisanale ou industrielle.

Mes aïeux maternels vivaient à Colmenar de Malaga, village andalou situé, par la route, à 37 km d'Antequera et 83 km d'Estepa, et on aurait pu penser que ma mère avait hérité d'une recette familiale traditionnelle transmise de mère en fille. Il n'en est rien. La recette des mantecados lui a été fournie par ma tante Francisca, excellente cuisinière, qui l'avait reçue de sa mère... née dans la province d'Alicante ! C'est dire combien cette recette est populaire dans toute l'Espagne.

Musée du Mantecado à Estepa

Origines : A l'origine ce biscuit incorporait dans ses ingrédients du saindoux car au XVIe siècle, les céréales étaient abondantes et les porcs paissaient librement dans les chênaies d'Andalousie (1). Le mot "manteca" (matière grasse) d'où ont été tirés les noms de mantecao ou mantecado provient du mot espagnol "manteca de cerdo" (saindoux) en opposition à "manteca de leche" (beurre laitier). Les andalous, lorsqu'ils parlent, ont tendance à manger la fin des mots, ce qui donne phonétiquement "mantecao" au lieu de "mantecado"...

Les mantecados ne devinrent vraiment populaires qu'à la fin du XIXe siècle (2). Actuellement, entrent dans la fabrication de ces biscuits : la farine qui provient toujours des monts de Malaga, le saindoux qui vient de la province de Salamanque (3), le citron produit dans la région de Murcie, et la cannelle acheminée depuis le Sri Lanka. La recette a été reprise par les musulmans qui remplacèrent les matières grasses animales par de l’huile d’arachide, et baptisèrent ces gâteaux sablés du nom de "ghribias". Finalement, de nos jours, même en Espagne, cette recette à base d’huile d’arachide s’est popularisée en conservant le nom de mantecado ou mantecao. C'est donc cette dernière recette que je vous propose de découvrir, plus digeste que la recette originale au saindoux, et susceptible de ne pas provoquer d'élévation notable du mauvais cholestérol dans le sang.

Les mantecados des internautes
La recette pour 2 plaques de 16, soit 32 mantecados

Ingrédients : un demi-litre d’huile d’arachide ; 1 kg de farine type 55 ; 400 grammes de sucre en poudre ; 1 sachet de sucre vanillé ; 2 pelures de citron non traité râpé ; cannelle en poudre ; 1 pincée de sel fin.

Préparation : Verser l’huile dans un saladier, puis le sucre, la pincée de sel fin, le sucre vanillé et la râpure de citron. Bien délayer le tout, puis incorporer la farine tout en malaxant la pâte.
Dès qu’elle est bien ferme, faire des boulettes légèrement aplaties.
Disposer les sur une plaque (non huilée, non farinée) que vous enfournez.
Pour un four électrique traditionnel, régler le thermostat sur 110 degrés.
Pour un Polyfour : réglage sur 150 degrés, position Pâtisseries, durée 25 minutes.
Dès que les mantecados commencent à craqueler, sortir la plaque du four.
Important : ceux-ci finiront de cuire à la chaleur de la plaque.
Les saupoudrer généreusement de cannelle. Laisser refroidir à même la plaque.
Conseil : Les retirer de la plaque quand ils seront froids et auront naturellement durci, sinon ils s'effriteront.

Mes mantecaos
Les artisans pâtissiers andalous ont diversifié leur production et proposent de nos jours des mantecados enrobés de chocolat ou de sucre glacé, des mantecados à la noix de coco, aux amandes ou couronnés de sésame. Et maintenant que la culture de l'olivier a pris une place prépondérante en Andalousie, les fabriques proposent aussi des mantecados à la pure huile d'olive vierge, en remplacement du saindoux.
 
Aux gourmands qui auront expérimenté ma recette des mantecaos, je souhaite une bonne dégustation... à savourer avec modération, surtout si vous surveillez votre ligne !


(1) Au XVIIIe siècle, les arbres disparurent, détruits par les armées napoléoniennes pour arrêter les guérilleros qui s'y cachaient. Les porcheries disparurent. Dans les plaines, les céréales furent cultivées, et les coteaux plus tard plantés d'oliviers.
(2) C'est en 1870 que Micaela Ruiz Téllez, appelée familièrement "La Colchona", décida son mari, transporteur entre Estepa et Cordoue, de vendre sur les marchés où il se rendait, ses biscuits faits "maison". Mais le succès des mantecados de Micaela résidait dans le fait qu'elle les faisait sécher, rendant polvorones et mantecados propices au transport et au stockage sans ne rien perdre à leur qualité.
(3) La province de Salamanque, située au coeur de la Castille, est connue pour ses cultures intensives et son élevage porcin. Les porcs qui côtoient les bovins dans les pâturages se nourrissent exclusivement de glands, donnant au jambon de Salamanque un goût spécial.

Images : RHP Collection