lundi 8 mai 2023

Safari pédestre autour des lacs de la Coudoulière

Date : 4 mai 2023 - Durée : 4 heures (14h15 - 18h15)

Ce matin du 4 mai, je reçus sur mon smartphone un MMS de Jean-Paul me demandant quel était le nom de l'échassier figurant sur la photo jointe au message. Je lui répondis que c'était une échasse blanche et me mis en quête d'organiser dans l'après-midi, un circuit photos autour du lieu où elle avait été aperçue.

En cherchant dans mes archives je constatai que la dernière photo prise de ce petit échassier remontait à juin 2012, d'où l'intérêt suscité par cet évènement inhabituel. 

Donc, comme dit plus haut, départ du domicile à 14h15. 

A peine sorti de chez moi, sur le mur crépi de l'immeuble était posé un insecte ailé. Photographies rapides au flash de l'insecte vu de dessus et latéralement pour identification.

Grâce à la présence d'une écaille plate et dressée, située entre le thorax et l'abdomen, on peut dire que nous sommes en présence d'une fourmi ailée. Appartenant au même ordre (Hymenoptères) que les abeilles et les guêpes, cette fourmi gâte-bois (Camponotus ligniperda) affectionne les troncs d'arbre en décomposition.

Camponotus ligniperda (vu de dessus)

Camponotus ligniperda (vu latérale)

Il ne s'agit pas de se laisser distraire par du menu fretin, aussi intéressant soit-il, donc direction le lac long où a été vu le petit échassier.

L'échasse blanche est bien là, en train de picorer le gazon sur lequel vit un microcosme constitué d'insectes et d'autres petits animaux. Elle ne semble pas perturbée par le passage sur la route des véhicules passant à quelques mètres d'elle. Je reste sur le trottoir, de l'autre côté de l'avenue du Lac, pour ne pas l'effrayer et la photographier en utilisant le zoom à outrance. Impassible, elle continue à chercher pitance dans l'herbe, se déplaçant vivement grâce à ses longues pattes.

Ce sont deux douzaines de photos de bonne facture que je pris du petit échassier connu sous le nom scientifique de Himantopus himantopus.

Himantopus himantopus

Himantopus himantopus ayant capturé un lombric

Continuons l'exploration. Direction le bout du lac, là où il y a une source l'alimentant. 

Une cane colvert (Anas platyrhynchos) surveille ses cinq petits canetons qui fouillent vivement la vase de surface riche en planctons. Elle a fort affaire avec ses rejetons turbulents qui s'éloignent d'elle, sans se soucier des dangers qui peuvent survenir à tous moments.

Maman Anas platyrhynchos a fort affaire avec ses cinq canetons

Anas platyrhynchos femelle avec un de ses canetons

Un mouvement dans l 'eau. S'agirait-il d'un gros black-bass attiré par le bruit que font les canetons sur l'eau ? En fait ce sont des grosses carpes koï qui, elles aussi, farfouillent la vase pour se nourrir.

Carpe koï blanche et rouge

J'enjambe le ru pour contourner le lac long et entamer le retour par le chemin de berge. Deux tortues de Floride (Trachemys scripta) se prélassent au soleil. Ayant entendu le crissement de mes chaussures sur le gravier, elles lèvent la tête pour apprécier la nature du danger... puis continuent à somnoler et faire bronzette !

Trachemys scripta se prélassant au soleil

A mi-chemin, des goélands leucophées (Larus michahellis) s'agitent sur l'eau comme pour se débarrasser du sel marin déposé sur leurs plumes lors de leurs activités en mer.

Larus michahellis s'agitant sur l'eau

Me voilà arrivé près des deux ilôts. Là il y a toujours des couples de colverts (Anas platyrhynchos), des canards de Barbarie (Cairina moschata) et une multitude de pigeons bisets (Columba livia) qui s'avancent vers les promeneurs pour quémander un bout de pain.

Anas platyrhynchos mâle

Couple de Cairina moschata

Les volatiles n'insistent pas car je n'ai pas d'aliments pour eux. D'ailleurs un panneau informatif indique qu'il est interdit de nourrir les animaux et qu'elles en sont les raisons.

Je traverse l'ancien chemin vicinal de la Coudourière (avec deux R s'il vous plaît) et me retrouve sur le petit pont en bois. Là des demoiselles (entendez des odonates zygoptères !) se réunissent sur les roseaux pour s'accoupler. Ce sont principalement des agrions élégants (Ischnura elegans) reconnaissables à l’extrémité de leur abdomen, marqué de bleu ciel lorsqu'ils sont arrivés à maturité.

Ischnura elegans mâle

Ischnura elegans femelle

Alors que je me trouvais sur le pont en train de photographier ces charmantes demoiselles, surgit un serpent brun et noir d'environ 1m20 qui se faufila entre les nymphéas et pénétra dans le massif de roseaux où il disparut. C'était une couleuvre à collier (Natrix helvetica), bonne nageuse et bonne chasseuse à la recherche de proies, dans la végétation le long des berges ou dans l'eau.

Natrix helvetica se déplaçant sur les nymphéas

Natrix helvetica (détail)

De l'autre côté du pont, une gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), ignorant le danger tout proche, avait quitté les roseaux où elle avait nidifié, pour aller se nourrir de graines.

Gallinula chloropus cherchant des graines au sol

Tournoyant dans le ciel, des échassiers non identifiés cherchaient dans les grands arbres des branches hautes où se poser. Il y avait de fortes chances pour qu'ils aillent se poser sur les arbres face au Rouveau. Je décidais alors de partir sur ma gauche et emprunter la berge extérieure du lac de l'anneau.

Chemin faisant, je croisais les habituels pigeons domestiques (Columba livia) que côtoyait un pigeon blanc bagué.

Columba livia blanche baguée

Mêlées aux pigeons domestiques, des tourterelles turques (Streptopelia decaocto) étaient venues chercher des graines sauvages dissimulées dans la pelouse verdoyante.

Streptopelia decaocto

En scrutant les cimes des arbres, je remarquais deux gros pigeons haut perchés. Ce n'étaient pas des pigeons domestiques mais des pigeons ramiers (Columba palumbus). Ils se tenaient dans l'ombre des feuillages, à peine éclairés par les rayons obliques du soleil.

Columba palumbus perché sur une branche

Columba palumbus (détails de la tête)

Chemin faisant j'arrivais près des grands arbres où avaient habitude de se reposer les grands échassiers, lors de leurs migrations. Plusieurs oiseaux étaient posés sur les branches majeures. Les sujets étant éloignés, je pensais avoir affaire à des hérons pourprés (Ardea purpurea), mais dès la première photo obtenue au zoom maxi, je reconnus les bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax).

Ils se tenaient par petits groupes, sur les plus hautes cimes des arbres, de telle sorte qu'on pouvait les apercevoir de loin. Ces oiseaux-là sont d'une méfiance inouïe. Il suffit que l'un de leurs congénères donne l'alerte pour que tout le groupe s'envole ! De plus ils sont attaqués par des corneilles noires (Corvus corone), territoriales, qui les font fuir !

Néanmoins, malgré ces aléas et la distance de prise de vues, je pus faire une dizaine de photos exploitables car jusqu'à présent je n'avais photographié que des individus isolés, la dernière photo d'un bihoreau gris remontant à avril 2015.

Nycticorax nycticorax haut perchés

Nycticorax nycticorax adulte (à gauche) et juvénile (à droite)

Satisfait d'une après-midi riche en évènements, je regagnais mon domicile. 

Arrivé à quelques mètres de chez moi, je remarquais un cousin (pas germain) de l'espèce Tipule à lunule (Tipula lunata) reconnaissable à la tache blanche sur ses ailes. Ce diptère a l'apparence d'un gros moustique, mais rien à craindre, ce n'est pas un insecte piqueur.

Tipula lunata a l'apparence d'un gros moustique

Tipula lunata (gros plan)

Voilà, mon périple touche à sa fin. Il aura duré 4 heures. Je l'ai débuté avec un insecte et je le clos avec un autre insecte, ainsi on peut dire que la boucle est bouclée... 

Photos : RHP Collection

1 commentaire:

  1. Merci pour ces photos magnifiques sur le chemin quotidien de mes vacances Anne

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