dimanche 1 avril 2018

Le loubar, nouveau poisson hybride

Tous les pêcheurs savent que le Dicentrarchus labrax présente deux populations, l'une atlantique appelée bar, l'autre méditerranéenne appelée loup, qui se sont retrouvées séparées par le détroit de Gibraltar lors de la dernière glaciation. Aujourd'hui, ils ont une étroite zone de contact constituée par la mer d'Alboran.

Bar ou loup ?

Ces deux sous-espèces sont génétiquement différenciées, mais peuvent engendrer des hybrides dans la zone de contact, là où se rencontrent l'océan Atlantique et la mer Méditerranéenne.

Dans le cerveau des scientifiques du CREAH (Centre de Recherche et d'Expérimentation sur les Animaux Hybrides) a germé l'idée d'accoupler les deux espèces de Dicentrarchus labrax pour obtenir des produits alliant la qualité gustative des bars vivant en Méditerranée, et la taille, plus importante, de ceux vivant en Atlantique.

Un bar de 1 mètre modifié génétiquement

Il s'est avéré que ces hybrides pouvaient se reproduire tout en transmettant les gènes modifiés. A partir de ces gènes modifiés, les chercheurs du CREAH ont eut l'idée d'introduire des gènes de loup de mer (Anarhichas lupus) qui vit en Atlantique-nord et qui est aussi connu sous le nom de loup de l'Atlantique.

Loup de mer norvégien

Ce poisson hideux est un poisson de grande taille, pouvant atteindre 1,50 mètre, mais sa chair, si elle est plus moelleuse que celle du bar, est cependant moins goûteuse. Sa mâchoire impressionnante lui permet de broyer les oursins dont il se nourrit.

Un poisson aux dents impressionnantes

Les poissons issus des croisements de ces deux espèces, dopés aux hormones de croissance, ont donné des individus de taille impressionnante pouvant atteindre les deux mètres pour un poids de 100 kg.
 
C'est donc une grande victoire sur l'essor de la pisciculture au niveau mondial, même si l'alimentation de ces nouvelles espèces peut poser problème du fait de la voracité de ces poissons qui ont conservé leurs mœurs carnassières.

Le résultat du croisement avec Anarhichas lupus

Les chercheurs pensent avoir trouvé la solution à ce problème d'alimentation en incorporant aux gènes de ces croisements, des gènes de carpe koï rouge, afin de les rendre omnivores. Opération réussie puisque ces nouvelles espèces, reconnaissables à leur caudale de couleur rouge, peuvent être alimentées de granulés d'origines animales ou végétales. 

Seule ombre au tableau : les dents acérées de ces nouveaux poissons causent des dégâts dans les structures les retenant captifs. Un phénomène que les chercheurs du CREAH s'emploient actuellement à résoudre.

Les croisements avec les carpes koï donnent des poissons hybrides à la caudale rouge

Il ne restait plus qu'à trouver un nom à cet hybride. Le loup-bar s'imposait, et finalement ce fut la contraction loubar qui remporta les suffrages, clin d'œil au voyou des faubourgs.


Cartes du 1er avril à télécharger

Cartes et photos du premier avril à télécharger sur le site de COUDOULIERE.FR .

Note : le supposé poisson issu de croisements entre les bars, loups de mer et carpes koï, est en fait un poisson tigre goliath (Hydrocynus goliath) qui vit dans le fleuve Congo.

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