mardi 7 mars 2023

Les insectes invasifs de la Coudoulière

Article publié le 14 juillet 2014
Dernière mise à jour : 7 mars 2023

Par définition, une espèce invasive est une espèce exotique qui peut nuire à la biodiversité autochtone dans laquelle elle a été introduite. On connait les effets néfastes de l'algue verte "tueuse" (Caulerpa taxifolia) après son introduction accidentelle en milieu marin depuis l'aquarium de Monaco, et observée dans la baie du Brusc. On connait aussi les dégâts que peut causer dans les plans d'eau de la Coudoulière les petites tortues de Floride carnivores (Trachemys scripta elegans) qui peuvent en grandissant devenir très voraces et dépasser les 30 cm. Dans les lacs du domaine de la Coudoulière, lors d'un alevinage en gardons, furent introduits accidentellement des perches-soleils (Lepomis gibbosus), originaires d'Amérique du Nord. La multiplication de ces carnassiers a contribué à la raréfaction des gardons (Rutilus rutilus) et des gambusies (Gambusia affinis) dont elles mangent les oeufs et les jeunes individus. Les espèces végétales exogènes sont aussi à surveiller car leur prolifération nuit au développement des plantes locales. Citons à la Coudoulière les griffes de sorcières (Carpobrotus edulis) originaires d'Afrique du Sud et les herbes de la Pampa (Cortaderia selloana) originaires d'Amérique du Sud.

12 des 17 insectes venus d'ailleurs
 
Dans cet article, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux insectes. Dans le quartier de la Coudoulière, j'ai recensé 22 espèces d'insectes venus d'ailleurs et introduits en France volontairement ou accidentellement. Commençons par les "gentils" insectes introduits chez nous pour contribuer à la lutte biologique.

1 - les coccinelles asiatiques  (Harmonia axyridis)

5/10/2013 - allée des Cèdres
 
Originaires de Chine, elles ont été introduites massivement dès 1980 dans de nombreux pays pour lutter contre les pucerons dont elles se nourrissent. Cependant, par leur comportement agressif, leur prolificité et leur voracité, elles sont devenues au fil du temps des espèces invasives nuisibles pour les coccinelles autochtones aphidiphages qu'elles tendent à éliminer. Elles présentent une large gamme de coloris, allant du rouge à points noirs au noir à points rouges, en passant par de nombreuses nuances de jaune. Leurs élytres peuvent être ornés de points (jusqu'à dix neuf) ou en être dépourvus.

2 - les coccinelles australiennes  (Rodolia cardinalis)

11/6/2014 - les Jardins d'Azur
 
En Australie, ce sont des prédatrices naturelles de la cochenille floconneuse des agrumes (Icerya purchasi). Elles ont été importées en Europe vers la fin du XIXe siècle pour lutter contre ce fléau. Ces coccinelles sont les grandes championnes incontestées de la lutte biologique. D'une part, grâce à elles on peut éviter d'avoir recours aux traitements chimiques, et d'autre part, vu qu'elles sont monophages, elles ne nuisent pas aux autres insectes. Elles mesurent environ 3 mm. Leur tête et leur thorax sont noirs. Les élytres sont noirs avec des dessins rouges en forme de chevrons. Leurs pattes sont d'une coloration orangée.

3 - les mouches soldats noires  (Hermetia illucens)

23/6/2014 - berge extérieure du lac de l'anneau
 
Connues outre-atlantique sous le nom de "black soldiers fly", ce sont des diptères (mouches) originaires du continent américain. Le premier spécimen a été signalé à Toulon en 1951. Longs d'environ 17 mm, ils possèdent un thorax et une tête noirs et des ailes fumées. Leurs yeux sont gris tachetés de noir. Leurs pattes sont noires avec les derniers segments jaunâtres. Quant à leur abdomen, il est brun, pouvant présenter une extrémité rougeâtre. Les femelles pondent sur des substrats d'origine végétale ou animale en voie de décomposition qui serviront de nourriture aux futures larves. Celles-ci se développent en consommant ces déchets, ce qui en fait des hôtes des composts remarquables et explique leur utilisation pour la bioconversion. Bien que ce soient des espèces invasives, elles ne sont pas considérées comme nuisibles. En effet les adultes sont inoffensifs et les larves sont particulièrement intéressantes dans la gestion et la valorisation des déchets.

4 - les abeilles italiennes  (Apis mellifera ligustica)

6/6/2014 - parc de la Méditerranée
 
Appelées également abeilles jaunes à cause de la couleur des premiers tergites de leur abdomen, ce sont des sous-espèces d'abeilles à miel apparues au sud des Alpes italiennes. Actuellement elles occupent 20% du cheptel français, après les abeilles noires (Apis mellifera mellifera) et les abeilles européennes (Apis mellifera). Elles sont très appréciées des apiculteurs par leur couvain abondant et précoce, et pour la fabrication de paquets d'abeilles et de gelée royale. Revers de la médaille : elles sont pillardes, sensibles aux maladies et aux hivers rigoureux. De plus elles se révèlent agressives quand elles sont coupées avec des mâles noirs.

5 - les mouches médico-légales  (Synthesiomyia nudiseta) 

3/1/2019 - allée des Cèdres
 
C'est un espèce de mouches non répertoriée en France jusqu'à ce que je la photographie en janvier 2019 et qu'elle soit identifiée par des spécialistes en diptères que j'ai contactés. Auparavant cette espèce avait été répertoriée en Amérique du Nord, au Brésil, au Costa Rica, en Malaisie, en Polynésie, et plus récemment au Portugal, en Espagne (Grenade) et en Italie (Naples). D'une longueur de 7 à 10 mm, c'est l’une des plus grandes mouches de la famille des Muscidae. Elle possède une paire d'ailes antérieures et des ailes postérieures appariées, réduites en licou, qui aident à la stabilité et au mouvement pendant le vol. Son abdomen gris, avec un motif ressemblant à un damier, se termine par un segment jaune et orangé. Elle est également reconnaissable à sa nervation alaire, à sa coloration générale noire et grise, à ses antennes orangées et aux quatre bandes longitudinales noires de son thorax. Il a été démontré que ses larves jouent un rôle important dans la décomposition des cadavres, d'où leur aptitude pour estimer l'intervalle post-mortem (PMI) qui sert à déterminer le jour du décès en cas d'enquête judiciaire.

6 - les lygées des platanes  (Belonochilus numenius)

3/7/2022 - corniche de la Coudoulière
 
C'est un petit hémiptère mesurant environ 7 mm, de coloration brune, de forme allongée avec un museau pointu et qui vit dans le bassin méditerranéen. Originaire d'Amérique du Nord, il a été découvert en France en 2008. Outre son rostre particulièrement long, sans toutefois atteindre le dernier segment de l'abdomen, il possède une épine sur les fémurs des pattes antérieures, ce qui le distingue de Orsillus depressus qui en possède trois. Son arbre hôte est le sycomore américain (Platanus occidentalis). La femelle pond dans les boules de platanes, qu'elles soient sur l'arbre ou tombées au sol.

7 - les punaises assassines  (Zelus renardii) 

13/10/2022 - allée des Cèdres

C'est une punaise terrestre de forme allongée, d'environ 18 mm et de couleur brun-orangé. Sa tête et ses pattes sont de couleur verte et orangée. Ses yeux sonr rouge brun. Vu de dessous, l'abdomen est vert. Il est de couleur rouge sur le dessus, bien visible quand les ailes sont déployées. A la base du pronotum, on peut observer deux rangées d'excroissances ressemblant à un double collier de perles. Cette punaise a la particularité de secréter des substances collantes au niveau des pattes, servant à la capture des proies. En provenance de l'Amérique du Nord, cette espèce a été observée en 2019 dans le sud de la France. C'est une prédatrice qui se nourrit d’hémiptères, de chrysopes et d'hyménoptères, à la fois utile ou nuisible selon la proie capturée. On pourrait la confondre avec Zelus luridus, originaire aussi d'Amérique du Nord, mais cette dernière est dotée de deux pointes noires sur la partie la plus large du thorax.


Et maintenant les insectes qualifiés de "méchants"...

8 - les charançons rouges des palmiers  (Rhynchophorus ferrugineus)

11/10/2009 - résidence le Palmier
 
Considérés comme nuisibles pour les plantations de palmiers d'Asie et de Mélanésie, les CRP (abréviation de charançon rouge du palmier) ont atteint le Moyen-Orient, puis le bassin méditerranéen au milieu des années 1980. L'espèce est identifiée en octobre 2006, à Sanary, dans le Var. Elle a occasionné de nombreux dégâts dans notre quartier (domaine de la Coudoulière, parc de la Méditerranée et dans plusieurs propriétés) parmi les plantations de palmiers Phoenix qu'il a fallu abattre ou traiter. Comme leur nom l'indique, ce sont des charançons d'environ 35 mm, au corps brun-rouge, muni d'un rostre incurvé. Le pronotum est de même couleur avec quelques points noirs de formes et tailles variables. Les élytres, nervurées longitudinalement, sont rouge sombre et ne recouvrent pas complètement l'abdomen. Leurs larves dodues, d'un blanc crème, se nourrissent du coeur des palmiers. Les arbres infestés perdent alors leurs palmes, et meurent après pourrissement complet du tronc.

9 - les bombyx du palmier  (Paysandisia archon)

13/8/2013 - parc de la Méditerranée
 
Autres prédateurs des palmiers, ces papillons massifs sont dotés d'ailes supérieures et d'un corps de couleur brun ocré, et d'ailes postérieures orangées et blanches ornées de deux bandes noires. Originaires de l'Uruguay et du centre de l'Argentine, ces papillons ont été importés accidentellement avec des palmiers sur la Côte d'Azur en 2001. Ils ont envahi le littoral méditerranéen et les lieux plantés de palmiers dont ils se nourrissent. Depuis leur introduction accidentelle en Europe, ces bombyx deviennent un sujet de préoccupation important à cause des dégâts parfois irrémédiables provoqués sur les palmiers tant locaux qu’exotiques. L'an passé, plusieurs palmiers de la commune de Six-fours-les-plages ont été soumis à un protocole expérimental de lutte biologique pour combattre à la fois le charançon rouge et le bombyx du palmier avec un champignon (Beauvaria bassiana) qui a la particularité, après avoir été en contact avec l’insecte, de l’envahir puis le momifier.

10 - les bruns des pélargoniums  (Cacyreus marshalli)

27/9/2013 - maison du Cygne
 
Originaires d’Afrique (Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe), ces papillons sont apparus en France pour la première fois en 1997, via les Baléares, dans des cargaisons de géraniums importées d'Afrique du Sud. Leurs chenilles se nourrissent des parties aériennes de la plante, notamment des fleurs et bourgeons floraux. Etant considérés comme nuisibles, leur destruction est obligatoire. Comment reconnaître ces petits papillons ? Ils sont de dominance brune, d'une envergure d'environ 30 mm. La face supérieure de leurs ailes sont d'un brun sombre avec une fine bordure noire piquetée de blanc. La face inférieure est de coloration gris brun, marquée de bandes sombres alternant avec des lignes plus claires. Les ailes arrière présentent un ocelle noir et se terminent par une petite queue fine, caractéristique de l'espèce.

11 - les cicadelles blanches  (Metcalfa pruinosa)

17/8/2014 - berge intérieure du lac de l'anneau
 
Appelés aussi cicadelles pruineuses, ces insectes hémiptères piqueurs-suceurs originaires d'Amérique du Nord ont été introduits accidentellement en Italie à la fin des années 1970, puis sont apparues dans le sud de la France en 1985. Se nourrissant de végétaux, les cicadelles exsudent un miellat qui attire divers hyménoptères dont les abeilles qui le transforment en miel. Une aubaine pour les apiculteurs car le miel de metcalfa est le seul à porter un nom d'insecte, mais un désastre pour les agriculteurs, car sur les dépôts de miellat se développe un champignon noirâtre, la fumagine, qui abime les récoltes. Les adultes sont très mobiles en été. D'abord de couleur blanche, ils brunissent pour enfin devenir bleu-gris. Très polyphages, ils s'attaquent à un très grand nombre d'espèces végétales dont les arbres fruitiers. Pour lutter contre les cicadelles, il a été introduit en Europe un hyménoptère (Neodryinus typhlocybae) prédateur et parasitoïde des larves de cicadelles.

12 - les punaises du pin  (Leptoglossus occidentalis)

31/12/2013 - allée des Cèdres
 
C'est une espèce originaire des Montagnes Rocheuses américaines (Californie, Oregon et Nevada) considérée comme invasive en Europe où elle est arrivée en 1990. Egalement appelées punaises américaines, ces punaises sont reconnaissables au dessin blanchâtre en forme de W que l'on peut voir sur leurs élytres. Elles se nourrissent de graines de conifères et de cônes en formation, suçant ainsi la sève de l'arbre. En l'absence de prédateurs, elles prolifèrent et envahissent les régions plantées de conifères.

13 - les pélopées courbées  (Sceliphron curvatum)

15/6/2014 - les Jardins d'Azur
 
Ce sont des guêpes maçonnes originaires des régions montagneuses de l'Asie, et notamment de l'Himalaya, apparues en Europe au début des années 1980. Elles se montrent localement invasives et pourrait concurrencer les espèces autochtones. Elles construisent de petites urnes en terre dans lesquels elles entreposent des araignées qu'elles ont paralysées par injection de venin. Ces araignées capturées, encore vivantes, serviront de nourriture à leurs larves. A ce titre, c'est un insecte nuisible car il s'attaque aux petites araignées qui se nourrissent d'insectes divers dont les moustiques. Les pélopées courbées mesurent entre 17 et 25 mm et sont reconnaissables à leur gastre allongé ou pétiole. Leur thorax est noir et jaune et leur abdomen est noir avec des bandes jaunes et orangées. Leurs pattes sont orangées et leurs antennes noires sont longues et recourbées.

14 - les pélopées maçonnes  (Sceliphron caementarium)

30/8/2014 - berge intérieure du lac de l'anneau
 
Comme les précédentes, ce sont aussi des guêpes maçonnes venues cette fois-ci de l'ouest (Amérique du Nord) et apparues dans le midi de la France dans les années 1970. Elles aussi se montrent localement invasives et pourrait donc concurrencer les espèces autochtones. Ces pélopées aux antennes recourbées sont facilement reconnaissables à leur corps noir et jaune, à leur forme allongée atteignant près de 30 mm et à leurs pattes jaunes et noires. Les ailes sont brunes et fumées. L’abdomen est porté par un long rétrécissement appelé pétiole. Ces guêpes ne sont pas agressives et ne piquent que quand elles se sentent en danger. Cependant leur piqûre est très douloureuse.

15 - les moustiques tigres  (Aedes albopictus)

3/9/2013 - les Jardins d'Azur
 
Ce sont des insectes piqueurs originaires d'Asie du sud-est faisant partie des cent espèces les plus invasives au monde. Ils sont arrivés en France en 2004, vraisemblablement dans les soutes d'avions transitant par l'aéroport de Nice, puis dans le Var en 2007. Ils ont été observés à la Coudoulière dès 2010. Leur abdomen et leurs pattes sont rayés de noir et blanc et leur ont valu le nom de tigre. Ce sont des insectes agressifs dont les femelles piquent le jour au niveau des chevilles. Leur piqûre est urticante et peut démanger pendant deux mois. C'est la salive, injectée lors de la piqûre pour fluidifier le sang de leur victime, qui peut être porteuse de germes et transmettre des maladies comme la dengue ou le chikungunya. On ne peut éradiquer massivement les moustiques tigres sans porter atteinte aux autres populations d'insectes. Il est seulement préconisé de détruire, autour et dans leur habitat, toutes les sources d’eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques... en attendant la solution miracle pour les éradiquer.

16 - les tigres du platane  (Corythucha ciliata)

13/8/2014 - allée des Cèdres
 
Appelés aussi punaises réticulées du platane, ce sont des insectes hémiptères originaires de l'est des Etats-Unis et du Canada. Observés pour la première fois en Italie en 1964, signalés à Antibes en 1975, ils se sont répandus depuis dans toute l'Europe centrale et méridionale. Ravageurs des platanes, ils se nourrissent en piquant la face inférieure des feuilles qui se décolorent et finissent par tomber. Longs de 2 à 3 mm, les tigres du platane ont un aspect blanc crémeux, avec des taches sombres au milieu des ailes transparentes et réticulées de blanc. Le prothorax porte une tache plus marquée. Leurs antennes d'un blanc sale se terminent en massue. Le traitement biologique se fait en trois phases : une phase de pulvérisation des vers nématodes sur le tronc des platanes en début de printemps ; puis des lâchers d'oeufs de chrysopes (Chrysoperla carnea) sur les feuilles des arbres deux mois après ; puis en juillet, à nouveau pulvérisation des vers nématodes chargés d’éradiquer le nuisible en s’y infiltrant. A noter que cette lutte biologique efficace n’entraîne aucune nuisance pour l’homme.

17 - les frelons asiatiques  (Vespa velutina)

24/10/2016 : allée des Cèdres
 
Ils sont apparus au port du Havre en 2004, cachés dans des poteries en provenance de Chine. Recensés dans l'est varois en 2012, ces hyménoptères invasifs s'attaquent aux abeilles mellifères et poursuivent leur progression vers d'autres départements. La sous-espèce Vespa velutina nigrithorax, qui est un frelon à pattes jaunes légèrement plus petit que le frelon européen, mesure environ 3 cm. Il est aussi reconnaissable à ses ailes sombres, son thorax noir, son abdomen sombre cerné d'un anneau jaune-orangé marqué d'un triangle noir. Il se nourrit de fruits mûrs et de nectar, mais pour nourrir ses larves, il capture différents insectes dont des abeilles, ce qui provoque une grande inquiétude parmi les apiculteurs et le classe dans la catégorie des insectes nuisibles. Il ne s'attaque pas à l'homme, sauf quand son nid de forme sphérique, fait de fibres de cellulose mâchée, est attaqué par lui.

18 - les bruches du Tonkin  (Megabruchidius tonkineus)

29/03/2017 : avenue du cap Nègre
 
Ce sont des coléoptères allochtones de la famille des Bruchides, d'environ 5 mm, importés d'Asie, et plus particulièrement du Nord Vietnam (ex Tonkin) d'où leur nom scientifique. Ils ont été observés pour la première fois dans le sud de la France en 2007. Leurs élytres bruns et blancs sont noirs en leur extrémités. Leur tête est noire et leurs pattes sont d'un brun clair comme une partie de leurs antennes. Ce ne sont pas des insectes nuisibles à proprement parler car leurs larves se développent essentiellement dans les graines contenues dans les gousses des Féviers épineux ou Féviers d'Amérique... importés en France !

19 - les euxesta  (Euxesta species)

17/06/2014 : allée des Cèdres
 
Ce sont de petits diptères brachycères de la famille des Ulidiidae, d'environ 3 mm pour le mâle et 4 mm pour la femelle. Ces diptères venus du Nouveau Monde sont d'aspect brun noir, avec des pattes brunes et des ailes translucides marquées de quatre tâches également brunes. Leurs larves se nourriraient de graminées et en particulier de maïs doux, causant de grands dommages dans les plantations. Fort méconnus, ils auraient été introduits en France accidentellement.

20 - les punaises diaboliques (Halyomorpha halys)

13/08/2020 : corniche de la Coudoulière
 
Appelées aussi punaises marbrées, ce sont une espèce d'insectes hémiptères de la famille des Pentatomidae, originaire d'Asie de l'est (Chine, Corée, Japon). Elles sont arrivées en Europe en 2010, puis repérées en Italie en 2012 pour passer dans le sud-est de la France en 2015. Comparée à sa cousine autochtone la punaise nébuleuse (Rhaphigaster nebulosa) avec laquelle elle a de nombreux points communs, elle s'en différencie par l'absence d'aiguille abdominale, par une membrane striée de brun, des angles pronotaux plus saillants, une allure générale plus aplatie, et surtout par la répartition des anneaux blancs antennaires. Cette punaise est polyphage, se nourrissant principalement des fruits d'espèces ligneuses comme les arbres fruitiers, et aussi de plantes herbacées.

21 - les abeilles résinières géantes (Megachile sculpturalis)

16/08/2021 - allée des Cèdres
 
Ce sont de grosses abeilles mesurant plus de 20 mm qui nous viennent d'Asie, notamment de Chine, de la Corée et du Japon. Signalées à Allauch dans les Bouches-du-Rhône en 2008, près du port autonome de Marseille, à cause du commerce du bois, leur progression a depuis été enregistrée dans 36 départements (recensement du 20/06/2020). Ces abeilles invasives ont l’allure d’une grosse abeille, avec une grosse tête, un abdomen noir, un thorax couvert d’une pilosité dense de couleur rousse et des ailes enfumées. Ces abeilles solitaires nichent généralement dans les trous des troncs d'arbres. N'attaquant qu'en cas de danger, elles peuvent être freinées dans leur expansion par l'élimination des plantes dites exotiques tels que les acacias du Japon.
 
22 - les lygaeidae africains (Spilostethus furcula)

07/03/2023 - corniche de la Coudoulière
 
C'est une espèce de punaise rouge et noire de forme allongée, mesurant entre 9 et 13 mm, originaire d’Afrique. Elle s’est répandue dans les années 1950 aux zones côtières du bassin méditerranéen, d’abord en Espagne, puis en France en 2014. Elle apprécie les endroits herbeux chauds, secs et ensoleillés. On la trouve sur les tomates, daturas, physalis, morelles noires, séneçons... On pourrait la confondre avec la Viole rouge (Spilostethus pandurus), hémiptère autochtone, avec qui elle a de nombreux points communs.
 

Voilà, nous avons fait le tour des insectes venus d'ailleurs, recensés à la Coudoulière. On croise les doigts pour qu'il n'en arrive pas d'autres... aux comportements plus virulents que ceux présentés !

Sources :
 - Insectes de Coudoulière, Wikipedia, Daisie (2), Lien horticole

Photographies :
- photos de la planche d'insectes et du CRP : RHP collection
- autres photos : Insectes de Coudoulière

Notes :
(1) La parthénogenèse (du grec parthenos, vierge et genesis, genèse) est la multiplication à partir d'une cellule reproductrice femelle arrivée à maturité et non fécondée.
(2) DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe), organisme qui recense toutes les espèces invasives répertoriées en Europe.

7 commentaires:

  1. Excellent travail pour les palmiers.
    Adhérez à notre association www.sauvonsnospalmiers.fr
    Participez à un atelier d'été.

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  2. BRAVO ! Photos superbes, textes recherchés, mise en page... tout ça c'est génial et fort enrichissant. Très belle tenue du blog. Merci.

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  3. j'ai trouve pour la premiere fois dans les Alpes de Hautes Provence
    un insect qui fait des ravages au Canada et en Amerique du NOrd. En anglais on l'appelle "Bagworm (possibly Hyalarcta huebneri)" . Je ne sais pas si c'est nouveau en tout cas c'est la premiere fois que je vois cela ici. Nous avons pris une video de cet insecte. (

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    1. Hyalarcta huebneri est un Psychidae qu'on trouve aussi en Australie. En France il existe des psychés dont on ne voit que les mâles ailés aux antennes plumeuses car les femelles, étant aptères, sont difficiles à identifier avec précision. Les chenilles construisent un fourreau fait de soie et de débris végétaux avec lequel elles se déplacent. Il existe dans le monde plus de 600 espèces de Psychidae. La question est de savoir si l'espèce que vous avez photographiée est bien un insecte invasif... ou une espèce locale rare à observer ?

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    2. N'etant pas specialiste dans ce domaine je ne pourrai repondre a la question. Tout ce que je peux dire c'est que je n'ai jamais observe ou remarque cet insecte dans la region. Dois je signaler ce fait a quelqu'un ou un centre responsable?

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    3. Bonjour, vous pouvez contacter le forum d'Insecterra (http://insecterra.forumactif.com/) et leur proposer une ou plusieurs photos de l'insecte. Au préalable il faut s'inscrire à ce forum qui est consulté par des entomologistes qui pourront identifier l'espèce et éventuellement transmettre l'information à DAISIE (voir mes notes en bas de page sur les insectes invasifs rencontrés dans mon quartier).

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  4. C'est toujours avec un grand plaisir que je lis vos articles accompagnés d'explications et de belle photos. Merci de nous faire partager votre passion.

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