dimanche 20 octobre 2019

Faucardage des étangs de la Coudoulière

C'est la société EDIVERT, sise à Ormes dans la Marne, qui a été chargée de faucarder les deux étangs de la Coudoulière, l'un envahi par les cératophylles et l'autre par les nénuphars blancs.

Face à l'évolution de la législation dans le domaine de l'entretien des milieux aquatiques (1), cette entreprise a proposé à l'ASLG une solution alternative au désherbage chimique : le désherbage mécanique, procédé déjà utilisée dans le passé dans les étangs de la Coudoulière pour se débarrasser en grande partie des plantes aquatiques envahissantes.

La préparation du terrain

Pour que l'engin amphibie faucardeur puisse accéder aux plans d'eau et déposer sur les berges les plantes aquatiques arrachées, les jardiniers de l'ASLG ont coupé en de nombreux endroits les roseaux qui poussaient le long des berges et ont aménagé des aires de stockage des déchets de végétaux.

Coupe des roseaux poussant sur les berges du lac de l'anneau

L'arrivée du convoi

L'engin amphibie à chenilles, sur remorque tractée, est arrivé à Six-fours le 7 octobre. Le lendemain il était opérationnel pour assurer les opérations de faucardage prévues.

L'engin faucardeur sur sa remorque
L'engin faucardeur équipé de divers outils

Faucardage de l'étang de l'anneau

Cet étang est envahi par des cératophylles épineux (Ceratophyllum deversum). Ce sont des plantes aquatiques dépourvues de racines mais qui se fixent au substrat à l’aide de rhizoïdes. Ainsi des morceaux de tiges, flottantes ou non, sont transportées par les courants et vont coloniser d'autres endroits. C'est une plante aquatique envahissante qu'il est difficile de contenir dans des grandes étendues d'eau et qui prolifère quand les conditions lui sont favorables.

Tas de cératophylles
Ceratophyllum deversum
Pour enlever un maximum de tiges, le faucardeur utilise un râteau d'arrachage et des barres de coupe. Ces dernières permettent de travailler jusqu'à 2m de profondeur et sur une largeur de 2,20 m à 4,00 m par passage, selon l'outil sélectionné.

Opération de faucardage au lac de l'anneau (1)
Opération de faucardage au lac de l'anneau (2)
Opération de faucardage au lac de l'anneau (3)

Faucadarge de l'étang long

Cet étang est envahi par de grands nénuphars blancs (Nymphaea alba). À partir d'un rhizome, enraciné dans le substrat, poussent de longs pétioles des feuilles dont les limbes flottent à la surface. Les grandes feuilles vertes sont plus ou moins cordiformes, arrondies, coriaces, avec des lobes bien marqués. Chaque année les rhizomes produisent de nouvelles tiges. Le but de l'opération consiste donc en l'arrachage des tiges et surtout du système racinaire.

Tas de tiges, feuilles et rhizomes de grands nénuphars blancs
Rhizomes de Nymphaea alba
En la circonstance l'engin amphibie a été équipé d'une fraise rotative permettant de faire remonter à la surface le système racinaire des nénuphars. Une fois décollés du fond, les rhizomes et racines sont ramassés à l'aide de l'engin équipé de son panier de ramassage, puis déversés en des endroits aménagés sur la rive.

Opération de faucardage au lac long (1)
Opération de faucardage au lac long (2)
L'opération de faucardage des étangs terminée, ce sera au tour des jardiniers d'évacuer ces tonnes de déchets végétaux déposés en tas le long des berges.

D'autres séances de faucardage sont prévues dans les années à venir de façon à maîtriser l'extension de ces plantes aquatiques envahissantes, certes, mais qui servent de refuge aux alevins et apportent de l'oxygène aux plans d'eau.

Panneau pédagogique sur les plantes aquatiques des étangs

Les aigrettes garzettes (Egretta garzetta) viendront encore trouver pitance parmi les nénuphars restant, et les tortues de Floride (Trachemys scripta elegans) continueront à se prélasser dès les premiers rayons du soleil sur les quelques rhizomes remontés à la surface. Quant aux foulques macroules (Fulica atra), elles continueront l'hiver à plonger pour se nourrir des Cératophylles reposant au fond de l'eau.

Egretta garzetta chassant parmi les nénuphars
Trachemys scripta elegans se reposant sur un rhizome de nénuphar
Fulica atra se nourrissant de cératophylles
A noter que pour combattre les algues vertes filamenteuses, il a été utilisé un produit appelé "Bleu Marine" qui a la particularité de bloquer la photosynthèse des plantes aquatiques et des algues. Ainsi, ces algues, et également les plantes aquatiques, ne devraient plus avoir accès à la lumière nécessaire à leur croissance.

D'autre part, dans les prochaines années, il n'est pas exclu que l'ASLG fasse appel à cette société de faucardage pour curer et désenvaser par aspiration toute la vase accumulée au fond depuis de nombreuses années, constituée de matières organiques et chargée de nitrates, phosphates, métaux lourds et autres dérivés d'hydrocarbures... Cela fera peut-être l'objet d'un autre article sur ce blog, si Dieu me prête vie !

Note 1 : L'utilisation de produits phytosanitaires dans le but de lutter contre la prolifération de vase, d'algues ou de plantes aquatiques est totalement interdite depuis le 1er janvier 2017. En effet la loi Labbé de 2014 et la loi de transition énergétique de 2015 (article 68) font que les collectivités n'ont plus le droit d'utiliser des traitements phytosanitaires. Cette loi a été appliquée aux particuliers dès le 1er janvier 2019.

Photos : RHP Collection

9 commentaires:

  1. Merci pour toutes ces explications agrémentées de belles photos.

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  2. La priorité et surtout l'évacuation de la vase qui est largement supérieur au volume d'eau

    L'équilibre biologique est depuis quelques années déjà rompu.

    L'élimination des algues n'est en rien curatif leur présence n'étant qu'une de nombreuses conséquences ( pas la pire d ailleur) résultant de l'envasement critique de ces plan d eau.

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  3. Une fois de plus un compte rendu précis et documenté, merci à vous. Avez vous quelques informations relatives à la faune piscicole? Aucune mortalité n'a été constaté après cette opération ? Quoiqu'il en soit merci encore pour ce retour, il permet de rester connecté à la vie de la résidence. Bien à vous

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  4. Au printemps 2018 on a vu dans l'étang de l'anneau quelques poissons en provenance de l'étang supérieur. Cette année les poissons ont été plus nombreux, plus variés et plus gros aussi. Pas de mortalité parmi la faune piscicole du fait de la stabilité du taux d'oxygène dissous dans l'eau, en partie pourvu grâce aux aérateurs disposés aux quatre coins de l'étang.

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  5. Félicitations pour la qualité des informations et la démarche positive dans laquelle vous vous situez et que je partage. Maintenant il faudrait faire enlever rapidement les dépôts sur berges effectués par le Mobitrac, pour éviter un réensemencement des lacs par glissement (pluie et vent) ; faire retirer par les jardiniers les végétaux (arbres morts et arbustes trempant dans l'eau) et modifier le réglage des aérateurs, après remise en état notamment de la buse d'oxygénation de l'îlot face au Rouveau car il est évident que des installations hydrauliques performantes sont nécessaires pour diminuer progressivement les boues organiques accumulées en fond d'étang.

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  6. A ceux qui ont été étonnés que l'engin amphibie soit parti en fin de 2ème semaine de faucardage, je précise que, compte tenu des coûts, l'ASLG a prévu d'étaler l'arrachement des nénuphars de l'étang long sur 3 ans. Donc c'est 1/3 des nénuphars qui ont été arrachés. Le reste le sera dans les 2 années à venir...

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    1. Bonsoir,lors de l’AG y a t'il eu une décision de prise pour la pêche pour les années a venir.Un rempoissonnement est il envisagé?Un système d’aération va t'il être prévu,ainsi qu’un embellissement des berges pour faire de ce site unique une pièce maitresse du domaine.

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  7. Bonjour. Ce sont des questions auxquelles je ne peux répondre, faute d'informations. Il conviendrait que vous vous rapprochiez auprès du bureau exécutif de l'ASLG, de Mme la directrice du domaine ou à défaut de votre délégué représentant votre copropriété au syndicat de l'ASLG...

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  8. Pour le rempoissonnement il serait bon de se rapprocher de la fédération de pêche du Var .

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