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Concombre de mer au milieu des plantes aquatiques et des anémones de mer |
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Petite holothurie capturée à la Coudoulière |
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La symétrie bilatérale est bien marquée chez le boudin de mer |
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Expulsion par l'animal des intestins et des tubes de Cuvier |
Lors de la dissection j'ai observé que la symétrie centrale est bien visible à travers les 5 méridiens ou radius qui parcourent le corps de l'animal de la bouche à l'anus, un peu comme chez les oursins. La respiration s'effectue par un arbre respiratoire bien développé débouchant sur le cloaque.
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Bouche et anus de Holothuria forskali |
Tout d'abord sa forme de boudin cylindrique allongé d'une longueur de 20 à 40 cm. Ensuite sa couleur (généralement noire, éventuellement brune ou jaunâtre) et sa consistance molle au toucher. A l'observation : la bouche et l'anus terminaux sont opposés ; la face dorsale présente 7 rangées de papilles coniques peu proéminentes dont l’extrémité est blanche. Eventuellement, éjection des tubes de Cuvier si l'animal est dérangé. En effet, pour se protéger des prédateurs, Holothuria forskali expulse un faisceau de tubes avec leur intestin, ce qui dissémine une toxine, l'holothurine ou saponine. Cette toxine est encore utilisée par certains pêcheurs indigènes pour anesthésier les poissons et les capturer. En France cette substance est interdite car elle peut être mortelle pour l'homme.
Ces holothuries ont une grande capacité de régénération ; certaines expulsent même leurs entrailles de manière saisonnière (on parle alors d’éviscération). Après expulsion, elles continuent leurs mouvements respiratoires, drainant l’eau de mer directement dans la cavité générale du corps. Elles vivent ainsi au ralenti jusqu’à ce que de nouveaux organes soient régénérés, ce qui peut prendre plusieurs semaines. On a vu qu'en cas d'agression, comme Holothuria sanctori avec laquelle elle a longtemps été confondue, Holothuria forskali peut rejeter par le cloaque de longs filaments collants : les tubes de Cuvier.
Les autres espèces ressemblantes vivant en Méditerranée sont Holothuria polii et Holothuria tubulosa, mais celles-ci ne rejettent pas les fameux tubes. Intéressant à savoir : le premier fossile considéré comme une holothurie est Eldonia ludwigi qui a vécu du Cambrien inférieur à l'Ordovicien supérieur (525 à 425 millions d'années) et dont on a trouvé des restes au Canada, en Chine et au Maroc.
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Concombre de mer éviscéré et coupé en quartiers |
En France, on peut se servir des téguments d'holothuries pour la pêche. Très connu et utilisé par les palangriers, le concombre de mer a une réputation d'appât très résistant, économique et efficace sur les sparidés. Il nécessite cependant une petite préparation qui consiste en la découpe et l'ablation de la peau afin de pouvoir utiliser la membrane interne comme appât. Les pêcheurs au gros utilisent une large partie du tégument qu'ils enroulent autour d'un gros hameçon et des premiers centimètres du fil. Ensuite avec un fil nylon, ils la nouent pour bien solidariser l'ensemble qui se présente comme un gros ver blanc recourbé de 10 centimètres de long.
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Découpage des parties servant à la pêche des sparidés |
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Sars pêchés au concombre de mer |
Photos : RHP Collection
Notes explicatives :
(1) benthique : relatif au benthos, c'est-à-dire vivant au fond de la mer.
(2) symétrie pentaradiaire : symétrie composée de 5 plans (les 5 bras de l'étoile de mer, par exemple).
(3) chordés ou cordés : ce sont des métazoaires coelomates déutérostomiens à symétrie bilatérale.
(4) vagile : un organisme est vagile, d'un point de vue biologique, lorsqu'il a la faculté de se mouvoir et se déplacer sur le substrat lié à son environnement.
(5) tégument : c'est un tissu différencié formant une enveloppe autour de divers organes.
(6) ossicules : aussi appelés sclérites, ce sont de petites plaques calcaires juxtaposées et non articulées.
(7) podia : ce sont des pieds ambulacraires munis de petites ventouses servant à la locomotion.
Je connais parfaitement la pêche des sars et dorades avec des lignes mortes la nuit en utilisant comme appât la couenne interne du "Vier Marin", comme le nomme ici les pêcheurs ! Mais quand et à quel endroit ont été pêché les sars de la photo, car le sar, c'est l'un de mes poissons préférés ?
RépondreSupprimerA toi, je peux bien le dire, Gérard. C'était en octobre 2011, au large de la plage de la Fosse, au pied de la montagne Sicié, par 20 mètres de fond. Le sondeur indiquait un amas de roches où nichait des sparidés. J'y suis retourné depuis, plus d'une fois, mais les roches avaient été désertées de leurs occupants et les prises furent modestes.
SupprimerLe concombre de mer, ça me rappelle une vieille histoire : Doumé, de retour de la pêche en mer, passe devant la capitainerie de la Coudoulière devant laquelle palabrent quelques vieux pêcheurs. De son cabas dépasse la queue d'un énorme pagre, ce que ne manquèrent pas de voir les pêcheurs, admiratifs. "Tu l'as pêché avec quoi, Doumé, ton pagre ? Avec la moule emboîtée ?" - "Eh non, fada, tu sais bien que je ne pêche qu'au concombre !". Cette phrase tomba dans l'oreille d'un parisien, qui, ni une, ni deux, partit d'un pas alerte vers le maraîcher du coin...
RépondreSupprimera quelle profondeur trouver le concombre en algerie
RépondreSupprimerEn général les holothuries vivent de la zone littorale jusqu’aux abysses, ce qui est vrai pour toutes les mers du globe, et notamment en Méditerranée.
SupprimerBonjour, je suis tunisien je produit le concombre de mer séché, je cherche des clients taïwanais pour vendre mon produit en Taiwan Merci de me contacter pour information
RépondreSupprimerJe suis Taïwan, enchanté, bien à vous, cordialement.
SupprimerQuignon.
* quignon de mer
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