Une neige peu abondante, tombée dans la nuit, recouvre le sol. Pas de quoi faire un bonhomme, ni même organiser une bataille de boules de neige, mais suffisamment pour donner un autre aperçu, sous un ciel plombé, à ce paysage six-fournais qu'on a généralement l'habitude de voir sous un soleil généreux.
Un petit bout de chemin dans le domaine de la Coudoulière pour nous permettre d'admirer dans ce décor éphémère les palmiers Phoenix ployer sous le poids de la neige, les rameaux des cèdres se recouvrir de flocons et les baies rouges contraster avec le blanc linceul qui pèse sur les feuilles brunissantes des arbustes. Encore quelques pas dans la poudreuse et on arrive sur le port.
Sur la plage, le contraste entre la couleur sombre des banquettes de posidonies mortes, rejetées sur la berge par les flots, et la blancheur immaculée de la neige est saisissant. Dans le port, les barques de pêcheurs, engourdies par le givre qui les recouvre, attendent les beaux jours pour repartir vers le large. Après avoir longé le port et la plage des Roches Brunes où s'activaient des surfeurs que le froid ne rebute pas, on arrive au Parc de la Méditerranée.
Les palmiers-dattiers Phoenix et les palmiers Washingtonia à chevelure se dressent majestueusement devant nous. Les autres arbres comme les pins et les margousiers aux graines orangées, ainsi que les mimosas et autres arbustes qui fleurissent en hiver, supportent bien le poids du manteau neigeux. Ce n'est pas le cas des fleurs printanières, telle cette tulipe rouge dont les fragiles pétales commencent à flétrir par ce froid inhabituel.
En fin d'après-midi, des flocons sont encore tombés par intermittence, et aussi le lendemain. De la Coudoulière on pouvait contempler la montagne de Sicié aux flancs enneigés qui, du haut de ses 352 mètres, semble impassible aux caprices du temps.
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